Pour les intimider, des journalistes équatoriens ont reçu des clé USB piégées. L’un d’eux a été blessé par l’explosion d’une de ces clés mardi dernier.


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    Guayaquil, en ÉquateurÉquateur. Ce mardi, Lenin Artieda, journaliste de la chaîne de télévision Ecuavisa fait un geste courant. Il branche sur son ordinateur une clé USB qu'il vient de recevoir par courrier. Une fois la clé insérée dans la prise, elle explose. Se situant à proximité immédiate, le journaliste est blessé à la main et au visage. Cette clé est la première de quatre autres qui ont été envoyées par voie postale à autant de journalistes.

    Si la clé reçue par Lenin Artieda est la seule à avoir explosé, les autres étaient toutes aussi dangereuses. Elles enfermaient une charge explosive avec du RDX. Autrement appelé T4T4, cette charge est généralement utilisée par les militaires en guise de détonateur pour faire exploser du TNT, par exemple. Il se présente sous la forme de capsule d'un centimètre. Par chance, seule la moitié de celle présente dans la clé de la victime a explosé. Si le journaliste a inséré cette clé, c'est parce qu'elle était accompagnée d'un message l'ayant incité à le faire. Il s'agissait soi-disant de preuves concernant un mouvementmouvement politique équatorien. Dans un autre cas, la lettre était menaçante.

    Des informations explosives

    Deux autres journalistes ont eu un peu plus de chance. C'est le cas d'Álvaro Rosero, journaliste à la station de radio EXA FM. Pour lire cette clé, un câble intermédiaire a été utilisé. La clé n'a pas explosé en raison d'une tension trop faible due à ce câble. Une autre clé n'a pas non plus explosé, car mal insérée. À la suite de ces incidents, la police a intercepté une dernière clé. Des démineurs l'ont neutralisée directement dans la rédaction du média. Pour le moment, la police enquête pour savoir qui se trouve derrière ces tentatives d'intimidation de journalistes. Les méthodes brutales pour faire taire la presse sont courantes dans le pays. 

    Ce n'est pas la première fois que des clés USB aussi anodines qu'elles puissent paraître peuvent se transformer en véritables armes. C'est une simple clé USB qui a introduit un malware dans une installation nucléaire iranienne il y a presque 13 ans. Elles ont aussi servi à détruire des ordinateurs en générant une surtension électrique. Autant dire que recevoir une clé USB envoyée anonymement peut s'avérer un peu plus dangereux que de cliquer sur un lien piégé.