Un système d’arme mobile doté d’un puissant canon laser pour percer le blindage des chars, même lourds, c’est l’ambitieux projet de l’armée australienne.
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Les canons laserlaser pour détruire des drones ou des missilesmissiles de taille moyenne, cela existe. La Navy a déjà réalisé ce genre de test pour neutraliser l'équivalent de missiles subsoniques. Le tir consiste à frapper le moteur pour arrêter l'engin. L'armée française souhaite aussi s'équiper de canons laser capables d'identifier, de poursuivre et de neutraliser des drones de moins de 25 kilos. Pour y parvenir, il faut déjà beaucoup d'énergieénergie, mais le ministère australien de la Défense a un projet bien plus ambitieux. Il vient d’annoncer qu'il a accordé un financement de 12,9 millions de dollars au géant de la défense QinetiQ, pour mettre au point système d'arme laser capable de neutraliser un char d'assaut.
Intuitivement, le projet semble irréaliste. Contrairement aux drones et missiles qui disposent d'une enveloppe légère et fine, les blindés sont par définition et nature difficiles à percer. Même pour les versions les plus anciennes des chars modernes, le blindage en acieracier ou en composite peut atteindre au moins les 60 centimètres d'épaisseur, sans compter les tuilestuiles réactives qui atténuent les effets de la frappe. Il faut donc atteindre un point faible du blindé pour que cela puisse avoir un impact et quand bien même, la puissance pour y parvenir reste délirante. Il faudrait des lasers d'une puissance de plusieurs centaines de kilowatts, voire de mégawatts, selon un expert de l'UNSW (University of New South Wales), en Australie.
Une puissance équivalant à l’alimentation d’une petite ville
Ainsi, le canon développé par l'US Navy dispose d'une puissance de 300 kilowatts, juste pour abattre des missiles. C'est un record et il a fallu inventer une toute nouvelle technologie pour y parvenir. Car le souci, c'est que la concentration d'énergie sur les lentilleslentilles dégage une chaleurchaleur importante qui limite de facto la puissance du laser. Le maximum habituel est de 100 kW. C'est largement insuffisant pour ne serait-ce qu'égratigner la carapace du blindé. Avec leur nouveau GA-EMS, les Américains ont limité cette surchauffe en combinant de grandes plaques de lentilles montées en série. La première projette son faisceau dans la seconde, elle est amplifiée par la seconde et ainsi de suite. Au final, le système chauffe moins et délivre plus d'énergie. Mais, même en boostant cette technologie, il faudrait un déploiement de puissance équivalent à celui d'une petite ville pour un tir. Et il y a aussi le problème de la mobilité. Jusqu'à maintenant les canons laser mobilesmobiles les plus puissants plafonnent à 50 kW et peuvent tenir sur un blindé. Il est donc difficile d'imaginer un système d'arme pour détruire les blindés qui peut être facilement transportable.
Autrement dit, étant donné l'enveloppe budgétaire et les difficultés techniques à venir, ce genre d'armement n'est pas pour demain. Mais, dans l'absolu, une telle arme serait un atout phare, puisqu'il n'y a pas besoin de munitions avec la logistique qui y est liée. Pas besoin non plus de produire des munitions et d'être dépendant d'autres pays pour les matièresmatières premières. La production d'énergie nécessaire pourrait se faire par un mix énergétiquemix énergétique hybridehybride localement. Enfin, le coût d'utilisation serait très faible par rapport à des armes conventionnelles.