Un avion militaire inédit et mystérieux a été photographié et filmé en Chine. Son allure et certaines de ses caractéristiques interrogent sur ses capacités. S’agit-il d’un avion de 6e génération ? Futura fait le point.
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Le 26 décembre, c'est le lendemain de Noël pour l'Occident, mais pour la Chine, c'est l'anniversaire de Mao Zedong. Comme cadeau au monde entier, l'Empire du Milieu a réalisé une belle opération de communication en dévoilant un imposant avion qui interroge bon nombre d'experts. Massif, l'engin a été filmé et photographié par des passants peu après 16 h 00, à proximité de Chengdu. L'avion réalisait son vol accompagné d'un chasseur J-20. D'aspect, l'appareil présente une configuration en aile volante de type double deltadelta. Sur les réseaux sociauxréseaux sociaux, notamment X, de nombreux experts tentent d'analyser ce qu'est cette « chose » que la Chine a décidé de montrer en pleine journée. Il pourrait s'agir d'un avion de 6e génération selon certains, c'est-à-dire l'équivalent pour l'Europe du fameux NGF (chasseur de nouvelle génération) qui, entouré de drones, constitue le Scaf. Du côté des Américains, le programme équivalent porteporte le nom de NGAD. Mais voilà, le Scaf est très loin d'aboutir et le NGAD patinepatine lui aussi. Seul le B-21 Raider pourrait potentiellement prétendre au label de sixième génération... Et encore.
Alors, la Chine est-elle très en avance par rapport aux Américains avec un véritable avion de chasse de sixième génération ? Dans tous les cas, l'aéronefaéronef dévoilé est très probablement un démonstrateurdémonstrateur de technologies. Il devrait être très éloigné de l'appareil de série. Pour plusieurs experts, si le design suggère effectivement un avion de sixième génération, ce ne serait pas le cas. Certains le voient plus comme le chasseur-bombardier de cinquième génération, parfois appelé J/H-XX.
Ce que disent les clichés de l’aéronef
L'aile delta, dénuée de gouverne de profondeur et de dérive, rappelle le NGF ou le NGAD. L'architecture en aile volante suggère qu'il s'agit d'un appareil capable d'évoluer à haute vitessevitesse et avec un long rayon d'actions. L'angle de l'aile approche les 67 degrés, ce qui permet à la fois de réduire la traînée et d'absorber les effets de l'onde de choc à haute vitesse. Cela contribue également à la furtivitéfurtivité. Mais cette furtivité est altérée par les entrées d'airair anguleuses qui font vaguement penser à celle du F-22. Ce qui impressionne le plus, c'est l'absence totale de queue et de gouverne de dérive et de profondeur. C'est une première pour un avion chinois !
L'attention se porte donc sur l'étrange bord de fuite de l'aile à l'arrière. On peut distinguer une dizaine d'éléments mobilesmobiles indépendants, avec environ six protubérances qui sont supposément des blocs d'actionneurs de commandes. Ils peuvent aussi bien être efficaces à haute vitesse en modifiant le profil, qu'à basse vitesse en se combinant pour ne constituer qu'un aileron. Ces protubérances montrent que l'avion n'est peut-être pas aussi avancé qu'il y paraît, car cela vient impacter la furtivité.
Cette vidéo montre l’avion évoluer à basse altitude accompagné d’un chasseur J-20. Tout semble fait pour que l’on puisse bien voir l’aéronef et constater son gigantisme à côté de son escorte. © Fighterman, X
Trois moteurs, mais pour quoi faire ?
Côté motorisation, il semble qu'il y ait trois moteurs, ce qui est assez particulier. S'agit-il de deux turboréacteursturboréacteurs permettant d'atteindre la vitesse nécessaire pour démarrer un statoréacteur ? Difficile d'en être certain avec ces seules images, mais si c'est le cas, l'aéronef pourrait alors voler à une vitesse qui pourrait dépasser Mach 3. De quoi prendre l'adversaire de court en se rendant rapidement au plus près de la zone de combat pour délivrer la charge utile.
Pour ce qui est de ses missions, étant donné la taille de l'engin en comparaison du chasseur J-20 qui l'accompagne, il s'agit certainement d'un bombardier équivalant au B-2 ou B-21 américain. Sur les photos, on peut voir les grandes trappes de soute. Cela signifie que l'appareil peut embarquer au moins un gros missilemissile de croisière à longue portée. Si l'on ne voit pas d'optiques de visée sous l'appareil, sur les flancs on peut apercevoir des panneaux, peut-être vitrés, qui permettraient alors de réaliser l'acquisition de la cible à longue distance.
Ce qui prouve le plus qu'il s'agit d'un bombardier lourd, c'est le train d'atterrissage. Sur les photos où il est déployé, on voit que la roulette de neznez est dotée de deux roues. Cela suggère que l'aéronef se classe dans les avions très lourds et donc des bombardiers. Difficile d'en savoir beaucoup plus avec les quelques clichés pris de loin, mais cette opération de communication a plutôt bien fonctionné, car le mystère autour de cet avion doit interroger bien des états-majors en cette fin d'année.
Quoique surprenant, cet aéronef d'un nouveau genre n'a pas été le seul cadeau d'anniversaire de ce 26 décembre. Un second aéronef à capacité furtive de plus petite taille a également été observé. Sur les rares photos d'assez mauvaise qualité, l'engin semble doté de deux moteurs et ressemble à un chasseur qui pourrait, lui aussi, suggérer un démonstrateur d'une plateforme de sixième génération. Pour clôturer cette journée anniversaire avec une dernière note martiale, la Chine a également lancé son nouveau porte-avions de nouvelle génération de type 076, le Sichuan. Le navire dispose de catapultes électromagnétiques comme celles que l'on trouve sur les porte-avions américains et c'est un atout majeur.
