Dans une série de simulations, l'armée US a démontré l'impact des essaims de drone pour contenir une éventuelle invasion de Taiwan par la Chine.


au sommaire


    En janvier 2021, Futura expliquait les craintes que peuvent avoir les militaires américains en cas d'attaque par un vaste essaim de drones tueurs autonomes sur leurs positions. Le général John Murray, chef de l'United States Army Futures Command, avait alors estimé que seule une IAIA puissante pourrait permettre d'anticiper ce genre d'attaque.

    C'est sur ce même principe d'utilisation d'essaims de drones combinés en réseau que l'US AirAir Force planche depuis maintenant plusieurs années. Avec leur institution de conseil Rand Corporation, les militaires ont ainsi mené depuis deux ans des simulations de leur intégration dans des scénarios de défense de l'île de Taiwan contre une invasion chinoise. Il apparait que seuls ces essaims de drones autonomes fonctionnant en réseau et partageant leurs données pourraient changer la donne en cas d'invasion.

    Un essaim de 1.000 drones au-dessus du détroit de Taiwan ne pourrait pas être différencié d'un F-35 au radar. Croyant viser des avions, des systèmes d'arme sol-air ne parviendraient pas à éliminer cette massemasse de drones. Dans une simulation, cet essaim pourrait servir à camoufler, l'arrivée des véritables avions de chasse. Cela permettrait également de faire tirer un maximum de missilesmissiles sol-air pour épuiser les munitions de l'ennemi et faire passer les avions de chasse, sans craindre leur destruction.

    La vidéo ci-dessus décrit plusieurs concepts d'essaims de drones. Ils pourraient identifier et détruire des cibles ou guider des attaques. © Darpa

    La guerre des drones

    Dans un autre scénario, les drones pourraient être dotés de brouilleurs pour réduire à néant l'efficacité des missiles sol-air. Avec leur partage de données, les drones auraient également la capacité de servir à marquer les cibles à atteindre avant de faire tirer les avions de combat, sans jamais les rapprocher de la cible et ainsi les protéger. Selon les experts de Rand, en combinant le fonctionnement en réseau avec le deep learning et une puissante IA, les essaims de drones pourraient devenir de redoutables auxiliaires assurant un renseignement détaillé pour atteindre sans les manquer plusieurs cibles simultanément.

    Ces drones pourraient marquer l'endroit précis d'une frappe sur la coque d'un bateau pour s'assurer de sa neutralisation totale en un seul tir. Comme autre conclusion de cette simulation, le Rand évoque aussi la capacité qu'auront ces drones à évoluer de façon autonome et sans liaison avec leur base. C'est sur la bande 5G que comptent s'appuyer les militaires pour que les drones puissent maintenir leur maillage dans l'essaim, malgré un brouillage très intensif.

    Si les Américains misent donc sur ces essaims de drones, l'armée chinoise a également investi énormément dans ce domaine. Elle aussi planche sur ces essaims et leurs avancées sont sans doute bien supérieures à celles de l'US Navy. C'est pourquoi un éventuel futur conflit dans et autour du détroit de Taiwan pourrait très bien voir l'armée chinoise utiliser ses propres essaims de drones lancés depuis des navires en mer.