Le programme spatial civil chinois cache des objectifs militaires, accuse le chef de la Nasa

La Chine inquiète toujours les États-Unis, et notamment la NasaNasa, sur ses véritables intentions autour de son programme spatial. Lors d'un discours à Capitol Hill, la semaine dernière, Bill Nelson, l'administrateur de l'Agence spatiale américaine, a expliqué que la Nasa pense qu'une grande partie du programme civil chinois est en réalité de nature militaire. « Leurs progrès ont été très conséquents en seulement une dizaine d'année, mais tout reste très secret », explique-t-il en substance. Il y a deux ans, l'administrateur avait même accusé la Chine d'avoir volé les plans des vaisseaux spatiaux américains via des opérations de cyberespionnage.

Une rhétorique offensive américaine

Il évoque même une course à la Lune et souhaite que les États-Unis soient les premiers à y marcher à l'horizon 2030. Autrement, le risque serait que les ressources de l'astreastre soient exploitées uniquement au profit de la Chine. L'administrateur n'apporte cependant aucune preuve sur les intentions du pays et, de son côté, le ministère des Affaires étrangères chinoises, souligne que son pays fait l'objet de diffamations et d'accusations qui n'émanent que des États-Unis. Force est de constater que, quelles que soient les intentions chinoises, la rhétorique américaine reste offensive, surtout depuis quelques mois.

L'US Space Force craint que la Chine mène des attaques depuis l’espace

Un général de la Space Force s'inquiète d'éventuelles capacités d'attaques de la Chine autour et à partir de la LuneLune. La mise en place de bases chinoises lunaires pourrait lui permettre d'atteindre des satellites militaires américains, voire d'atteindre des cibles terrestres.

Article de Sylvain BigetSylvain Biget, publié le 21 mars 2024

Entre la Chine et les États-Unis, les tensions n'ont pas lieu que sur terre et mer, mais aussi dans l'espace. Selon le site Defense One, le général Anthony Mastalir, de la Space Force est inquiet de l'attitude de la Chine en ce qui concerne le traité spatial international. Il estime que le pays pourrait ne pas honorer ce traité vieux de plusieurs décennies et qui impose aux nations d'utiliser l'espace au seul profit de toute l'humanité.

Le militaire se préoccupe d'une potentielle attaque chinoise menée à partir de la Lune dans l'avenir. Il faut dire que les projets de la Chine pour s'établir sur l'astre sont menés en parallèles de ceux de la Nasa avec les missions Artemis. Tous les deux souhaitent construire une base lunaire. De son côté l'Empire du milieu nie ces suppositions d'utilisation de la Lune à des fins militaires. Le pays retourne même cette intention comme un argument de la part des États-Unis pour justifier l'extension de sa puissance militaire dans l'espace.

Une bataille de l’espace

Concernant les satellites, le général américain a également évoqué deux points de préoccupation au média spécialisé dans les affaires militaires. Le premier concerne les satellites situés au-delà de l'orbite géostationnaireorbite géostationnaire (xGEO). Étant donné le nombre de satellites militaires et privés qui s'y trouvent, la Space Force craint qu'ils puissent être attaqués, mais pas forcément depuis la Terre. De même, l'espace cislunaire, c'est-à-dire en dehors de l'atmosphèreatmosphère terrestre et jusqu'à la Lune, fait l'objet de toutes ses attentions.

Sur cette zone, le général s'inquiète d'une attaque qui pourrait être menée depuis l'espace et pourquoi pas à partir d'installations chinoises sur la Lune. Elles pourraient alors viser des cibles terrestres. En conséquence, la Space Force souhaiterait se donner les moyens de pouvoir atteindre, sur de longues distances, des armements positionnés dans l'espace ou sur la Lune. Reste à savoir qui est vraiment le « méchant » dans l'histoire.