Dans un brevet déposé aux États-Unis, Motorola Mobility décrit un tatouage électronique qui, une fois appliqué sur le cou, ferait office de microphone connecté par une liaison sans fil à un terminal mobile. Un concept présenté comme utile dans des environnements bruyants, mais pas seulement... Motorola Mobility va jusqu’à imaginer que ce tatouage puisse mesurer l'activité électrodermale et servir de détecteur de mensonges.

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    Le brevet de tatouage électronique de Motorola Mobility rappelle l’objet de la société MC10 (à l’image), qui permet notamment de centraliser ses mots de passe. © Capture d’écran, MC10

    Le brevet de tatouage électronique de Motorola Mobility rappelle l’objet de la société MC10 (à l’image), qui permet notamment de centraliser ses mots de passe. © Capture d’écran, MC10

    Les kits mains libres et les oreillettes sans fil pourraient un jour être remplacés par un tatouage électronique que les utilisateurs colleraient sur leur cou. Cette idée ne sort pas du scénario d'un film de science-fiction, mais d'un brevet déposé l'année dernière par Motorola Mobility et qui vient tout juste d'être publié par l'Office américain des brevets et des marques (USPTO). Le document décrit un tatouage présenté comme un « système vocal auxiliaire » qui s'applique dans la région du cou. Il intègre un microphone, un émetteur-récepteur qui permet la communication sans fil avec un terminal mobilemobile (smartphone par exemple), un processeur pour convertir le signal vocal analogiqueanalogique en numérique et un contrôleur qui gère l'activation du flux audio.

    La connexion sans fil pourrait se faire par Bluetooth, NFC ou ZigBeeZigBee. « Les terminaux mobiles sont souvent utilisés dans des environnements bruyants. Par exemple, des stades, des rues, des restaurants ou des situations d'urgence peuvent être extrêmement bruyants et procurer des fréquences de bruits variées », explique Motorola Mobility. Pour répondre à ce problème, le tatouage électronique-microphone serait équipé d'un système de réduction du bruit ambiant et de filtrage de la voix afin d'améliorer la clarté d'une communication. Dans un registre similaire, on se souvient que Nokia a imaginé le tatouage capable de vibrer lorsque le téléphone sonne.

    Dans son brevet déposé auprès de l’USPTO, Motorola Mobility décrit un tatouage électronique faisant office de microphone sans fil collé dans le cou. L’idée est d’optimiser la qualité des appels téléphoniques dans les environnements bruyants en utilisant un procédé de réduction et de filtrage des bruits parasites. © Motorola Mobility

    Dans son brevet déposé auprès de l’USPTO, Motorola Mobility décrit un tatouage électronique faisant office de microphone sans fil collé dans le cou. L’idée est d’optimiser la qualité des appels téléphoniques dans les environnements bruyants en utilisant un procédé de réduction et de filtrage des bruits parasites. © Motorola Mobility

    Écran et interface utilisateur dans un tatouage électronique ?

    Dans le cas du brevet de Motorola Mobility, il est aussi question d'utiliser un système de reconnaissance vocale qui serait capable de détecter certains mots, mais également les intonations de la voix afin de déclencher des commandes pour contrôler le terminal mobile. Ce tatouage électronique pourrait être alimenté de plusieurs façons : à l'aide d'une microbatterie rechargeable, ou bien en se servant de panneaux solaires. Le brevet évoque également les technologies « capacitive » et « électromécanique », ainsi que la nanotechnologie, mais n'entre pas dans les détails.

    Plus curieux, Motorola Mobility envisage la possibilité d'équiper le tatouage d'un écran pour accéder à une interface utilisateur qui s'activerait au son de la voix, voire en fonction des mouvementsmouvements des muscles de la gorge. Difficile de saisir l'utilité d'un tel procédé, d'autant que le document ne livre pas d'exemple concret. Mais l'imagination fertile des concepteurs ne s'arrête pas là...

    Le tatouage pourrait en effet aussi faire office de détecteur de mensonges ! En captant l'activité électrodermale à la surface de la peau, il serait possible de déterminer si une personne est nerveuse ou ne dit pas la vérité. Finis les appels de conjoints volages prétextant des réunions de travail tardives ? Heureusement ou malheureusement (c'est selon), il ne s'agit là que d'une idée parmi d'autres, somme toute assez originales, que contient ce brevet. Mais en matièrematière de propriété intellectuelle, il s'agit avant tout de ratisser large en imaginant tous les cas d'usage possibles, même s'ils n'ont que peu de chances de voir le jour.