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Le « chewing-gum électrique illimité » est né. Présenté lors du dernier ACM User Interface SoftwareSoftware and Technology Symposium à Berlin, en octobre 2018, par une équipe de chercheurs japonais, ce chewing-gum utilise l'effet piézoélectriqueeffet piézoélectrique, la capacité de certains matériaux à produire un courant électriquecourant électrique lorsqu'ils sont tordus ou déformés. Il consiste en un élément piézoélectrique entouré d'électrodesélectrodes en argentargent et d'un mince film en plastiqueplastique de la taille d'un chewing-gum classique. Mais contrairement à ce dernier, son goût est permanent : dès qu'on le mâche, il produit un faible courant, insensible et indolore, qui donne une sensation de goût lorsqu'il est en contact avec la langue.
Quand on le mâche, ce chewing-gum produit un faible courant électrique qui simule une sensation de goût salé ou amer. © Meiji University, The University of Tokyo, UIST 2018, YouTube
Pour l'instant, la gamme se limite aux cinq saveurs de base : l'amer, le salé, l'acideacide, le sucré et l'umamiumami. D'après les 80 consommateurs japonais qui l'ont testé, la sensation est semblable à celle de mâcher un niboshi, une sardine infantile desséchée souvent servie à l'apéritif comme snack ou comme condiment dans la cuisine traditionnelle japonaise. Pas encore de quoi rivaliser avec un Malabar à la fraisefraise. Mais les chercheurs planchent sur de futures saveurs, apparemment appréciées des consommateurs japonais : sauce sojasoja fermentée, fromage et champignonchampignon Shiitake.
Déjà une fourchette et une sucette électronique
En 2016, les mêmes chercheurs japonais avaient déjà dévoilé une fourchette électrique simulant le goût salé pour éviter l'excès de sel. À l'université du Maine, le Finlandais Nimesha Ranasinghe est lui aussi spécialiste de ce domaine : il est déjà à l'origine d'une sucette électronique et du « Vocktail », un cocktail virtuel dont on peut choisir le goût et la couleurcouleur grâce à des électrodes placées au fond du verre.
Si ce chewing-gum inusable venait à remplacer les gommes classiques, cela ferait en tout cas économiser des millions d'euros aux collectivités. À Angers par exemple, le nettoyage des chewing-gums sur les trottoirs coûte 220.000 euros par an à la ville ; à Paris, on a carrément abandonné car cela gaspillait trop d'eau et de temps.