Au Royaume-Uni, l’Université de Central Lancashire (UClan) a présenté au public Juno, une aile volante sans pilote entièrement revêtue de graphène. Léger, résistant et flexible, le matériau est un allié idéal pour l’aéronautique.

au sommaire


    Le graphène, ce fameux matériaumatériau magique dont Futura suit de près l'évolution, fait l'objet de nombreuses recherches pour en exploiter son potentiel. Il pourrait révolutionner l’électronique ou encore l’acoustique. Une société vient même d'annoncer la commercialisation de la première veste constituée de graphènegraphène ! Mais surtout, ce matériau intéresse énormément le milieu de l'aéronautique. Il faut dire que ses propriétés combinant à la fois solidité, légèreté et flexibilité sont idéales pour la conception de n'importe quel engin volant. Au Royaume-Uni, des ingénieurs de l'université de Central Lancashire (UCLan) épaulés par des industriels et l'entreprise Haydale Composite Solutions, un fournisseur de graphène, ont récemment dévoilé un drone dont l'aile est entièrement revêtue de ce matériau. Présenté lors de l'évènement Futures Day au meeting aérien Farnborough AirAir Show 2018, l'aéronefaéronef s'appelle JunoJuno.

    D'une envergure d'environ 3,5 mètres, l'aile constituée d'un revêtement de graphène est 17 % plus légère que si elle avait été recouverte de fibres de carbone. De ce fait, son utilisation permet d'augmenter à la fois l'autonomie ou le rayon d'action, ou bien d'accroître la charge transportable. Le décollage est également moins énergivore. En bonus, le graphène a comme autre atout d'éviter l'accumulation de glace sur l'aile en altitude. Il peut également encaisser un coup de foudre sans broncher en raison de sa haute conductivitéconductivité.

    Revêtue de graphène, cette aile volante de 3,5 mètres d’envergure transporte également des batteries enfermant ce matériau un peu magique. En plus d’alléger considérablement la masse de l’aéronef, le graphène empêche la constitution de glace sur les ailes en altitude. © UCLan

    Revêtue de graphène, cette aile volante de 3,5 mètres d’envergure transporte également des batteries enfermant ce matériau un peu magique. En plus d’alléger considérablement la masse de l’aéronef, le graphène empêche la constitution de glace sur les ailes en altitude. © UCLan

    17 % plus léger que la fibre de carbone

    En plus de la voilure en graphène, le reste des pièces de l'avion a été imprimé en 3D. Les chercheurs ont également embarqué des batteries en graphène pour alléger l'ensemble. Rappelons que de telles batteries, mélangeant le lithiumlithium-ionion et le graphène, sont commercialisées à destination du grand public depuis le début de l'année. Elles ne chauffent pas et peuvent être rechargées en un temps record.

    L'UCLan n'en est pas à son premier coup d'essai. L'équipe de chercheurs avait déjà procédé à un premier vol d'une aile constituée de graphène en janvier 2017. Le laboratoire a aussi envoyé une capsule en graphène en haute altitude à l'aide de ballons.

    L'appareil présenté au public constitue la dernière étape d'un programme de collaboration entre les universités et l'industrie. À l'issue de ces expérimentations, les acteurs impliqués visent à développer les recherches pour exploiter le graphène dans l'industrie aérospatiale.