L'un des principaux systèmes de détection et de neutralisation de drones hostiles qui doit être déployé pour sécuriser le ciel de Paris lors des JO cet été s'est montré inefficace lors de deux démonstrations. Des problèmes et des retards suffisamment inquiétants pour pousser les sénateurs à rendre confidentiel un rapport sur le sujet en raison de son caractère « sensible ».
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La défense du ciel parisien contre une potentielle menaces de drones durant les JO 2024 de Paris semble avoir du plombplomb dans « l'aile ». En cause, un nouveau système de détection et de neutralisation appelé Parade et mis au point par le français Thales. Lors de Coubertin 1 et 2, deux exercices menés en novembre 2023 et en mars dernier, le système Parade, pour Programme de protection déployAble modulaiRe Anti-DronEs, a fait preuve d'inéfficacité.
Lors du dernier exercice, les essais d'interception auraient même été désastreux. Le système n'était capable que de repérer un seul drone sur trois et à une distance de seulement 800 mètres. A priori, le procédé fonctionnerait correctement avec des drones lents et réalisant des manœuvres limitées, mais dans les autres cas, il laisserait passer les aéronefsaéronefs au travers des mailles du filet de surveillance.
Signe de l'inquiétude qui règne autour du sujet, un rapport dédié à la lutte anti-drone vient tout juste d'être classé secret défense par les sénateurs de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Le dossier serait trop sensible et il reste nécessaire de réaliser des recommandations pour améliorer la sécurité nationale selon les sénateurs.
Des alternatives en cours
La Direction générale de l'armement [DGA] qui pilote le dossier 2021 est mise à contribution pour demander à Thales d'améliorer son système. Malgré d'importants retards pour les livraisons, de son côté l'industriel dédramatise et se veut rassurant en expliquant que le système sera opérationnel à temps.
En France, les drones présentent une menace importante, car ils sont faciles à utiliser, ils sont des millions et qu'il n'est pas compliqué, ni couteux, de les convertir en arme. De son côté, le système Parade combine des radars, des systèmes de surveillance des émissionsémissions radio et des caméras supposément capables de détecter les menaces. Les systèmes défensifs comportent eux des brouilleurs, des drones porteurs de filets ou bien de la destruction d'un drone. Ce dernier cas de figure n'est toutefois pas prioritaire en raison des risques encourus par la chute des débris de l'appareil abattu.
Reste que si du côté de Thales, il est toujours possible de corriger le « tir » avant le début des JO, la pendule tourne sans doute trop vite pour pouvoir s'assurer que le système est suffisamment performant et réaliser dans la foulée la mise à jour de la formation des opérateurs. En attendant, l'armée de l'airair mise sur d'autres systèmes alternatifs et notamment le Bassalt, mis au point par Hologarde.
Paris 2024 : l’ambitieux bouclier anti-drones pourra-t-il repousser tous les assaillants ?
Enjeu majeur du volet « sécurité » des JO de Paris 2024, le très coûteux système anti-drones fait l'objet d'une enquête, six mois seulement avant le début des Jeux. En cause : des dysfonctionnements et des anomaliesanomalies qui portent un coup à la réputation de ce bouclier présenté comme « sans failles ».
Article de Camille AuchèreCamille Auchère publié le 10 février 2024
L'organisation des JO de Paris soulève des questions épineuses. En tête : son coût, et notamment le montant du portefeuille accordé au volet « sécurité » de l'événement. Son budget initial de 300 millions d'euros s'est envolé pour dépasser les 400 millions, et pourrait avoir atteint - et même dépassé - les 500 millions d'ici la fin des Jeux. La lutte anti-drones y est peut-être pour quelque chose.
Sa mise en place nécessite différents systèmes, déjà éprouvés lors d'un « test » grandeur nature - et pas des moindres : la Coupe du monde de rugby, qui s'est déroulée en septembre et octobre derniers dans tout l'hexagone. Pour s'assurer un ciel inviolable, le gouvernement a déployé « Boréades », un système de commande et de contrôle qui coordonne et gère les opérations des deux systèmes anti-drones : « Parade » et « RadiantRadiant ».
La lutte anti-drones, enjeu majeur du volet « sécurité » des JO
Parade est conçu pour détecter, identifier et neutraliser les mini et micro-drones de manière sécurisée. Pour cela, il utilise un radar avec une portée instrumentée de cinq kilomètres et une couverture à 360 degrés, un système pour capter les fréquences radio des drones, et une caméra électro-optique pour l'identification visuelle. Il est principalement destiné à la protection des grandes foules et des infrastructures.
De son côté, Radiant (Recherche active de drones intrusifs, acquisition, neutralisation) est un système plus léger de la préfecture de police de Paris, qui combine plusieurs moyens de détection et de neutralisation complémentaires à Parade.
Problème : Parade pourrait ne pas remplir toutes ses promesses, au point que, d'après nos confrères de L'Équipe, une très discrète mission d'information sénatoriale est actuellement menée depuis fin décembre afin d'évaluer un éventuel dysfonctionnement de ce dispositif. Mis au point par un consortium co-dirigé par Thales et CS Group, son coût (mise en place incluse) s'est élevé à pas moins de 350 millions d'euros sur onze ans.
Un bijou technologique défectueux ?
En cause, des dysfonctionnements lors des répétitions, ainsi que les performances du système lors de la Coupe du monde de rugby.
Sur les 55 drones repérés, 25 auraient été brouillés, et seulement neuf pilotes auraient été interpellés. L'alerte a été lancée par Cédric Perrin, sénateur et président de la commission de défense, qui a estimé que le programme Parade ne répondait pas aux exigences nécessaires pour assurer la sécurité des Jeux. L'enquête devrait aboutir à un rapport comportant des recommandations et attendu pour fin mars, laissant tout juste le temps (on l'espère) de rectifier le tir et de corriger les éventuelles anomalies de ce très coûteux système de défense.
La France va déployer un bouclier anti-drones sans failles pour les JO 2024 à Paris
Article de Futura avec ETXDaily Up, publié le 25 novembre 2023.
Pour contrer tout survol de drones et sécuriser les sites accueillant les manifestations sportives lors des prochains Jeux olympiques 2024, les autorités françaises pourront déployer un système anti-drones : Boréades assurera la détection, l'identification, l'évaluation de la menace jusqu'à la neutralisation des drones.
Avec l'émergenceémergence des nouvelles technologies, la lutte contre les drones est devenue une priorité pour les services de sécurité, a fortiori lors des grands rassemblements. Un dispositif spécial devrait ainsi être déployé à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, en 2024, pour contrer la moindre tentative d'attaque par drone.
La France a décidé de déployer tous les moyens pour garantir la sécurité durant les Jeux olympiques et paralympiques... Y compris utiliser la reconnaissance faciale sur ses citoyens. © Futura
À l'occasion d'un événement aussi considérable que les Jeux olympiques, les autorités françaises ont décidé de déployer une solution, française, qui a déjà fait ses preuves. Développé par CS Group, Boreades concentre toute une technologie destinée à lutter contre les drones survolant des espaces interdits.
Il s'agit d'un système capable de détecter, d'identifier et d'évaluer la menace provenant de n'importe quel objet volant non identifié. Il peut aussi et surtout neutraliser des petits drones (micro ou mini) dans un périmètre donné. Cette solution a la particularité d'être flexible et de pouvoir être adaptée à différents environnements. Dans l'absolu, cette lutte anti-drones peut s'appliquer dans les stades, dans les aéroports, au-dessus des prisons et autres bâtiments sensibles. Boreades répond en tout cas aux besoins exprimés par le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN) dans le cadre de l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.
Garantissant de très hauts niveaux de performances, le système Boreades permet de protéger une variété de sites sensibles, de détecter et d'identifier des drones jusqu'à l'évaluation et la neutralisation des menaces. © CS Group
L'intelligence artificielle s'invite dans la lutte anti-drones
Le but est de repérer les drones volant à faible altitude au-dessus du public et de pouvoir les neutraliser sans dommages. Pour cela, Boreades repose sur un ensemble de capteurscapteurs, tels que des radars, des caméras thermiques et divers détecteurs électromagnétiques installés tout autour du site à surveiller. Tous ces équipements sont reliés à un centre de commandement, qui analyse les informations collectées et détermine le type de menace potentielle.
À noter que le système est aujourd'hui alimenté par de l'intelligence artificielle afin d'améliorer la performance de détection et d'identification des différentes machines. Si la menace est réelle, le drone peut alors être neutralisé en brouillant les ondes, à distance ou à l'aide d'un autre drone qui fera alors office de « chasseur », avant d'être récupéré. Cette solution a déjà fait l'objet de plusieurs expérimentations, notamment aux abords du Stade de France ou lors du défilé du 14 juillet.
C'est aujourd'hui la seule solution française de lutte anti-drones opérationnelle à grande échelle. C'est celle qui a été choisie pour être déployée à l'occasion des JO de Paris 2024 afin de renforcer la sécurité des différents sites concernés durant la quinzaine.