C’est une première ! Une IA est parvenue à battre à maintes reprises les meilleurs pilotes de drones du monde lors d’une course sur circuit.


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    Battre les humains aux échecs ou au jeu de Go est une chose, mais lorsque les ordinateurs parviennent à leur faire mordre la poussière lors d'une course de drones, c'est presque choquant. Piloter pour la course un drone PFV en vue subjective demande des nerfsnerfs d'acieracier, beaucoup de réflexes, de la précision et de l'anticipation. Pour une intelligence artificielle (IA), comme celle d’AlphaGo, c'est la capacité d'un ordinateur à analyser et prédire des millions de mouvementsmouvements qui lui donne l'avantage. Mais, jusque-là, l'IA ne parvenait pas à battre un humain sur des sports dans l'universunivers réel et dans les mêmes conditions.

    Comme désormais rien ne semble impossible aux intelligences artificielles, un modèle d'IA autonome conçu par des chercheurs de l'université de Zurich, en Suisse, est parvenu à battre trois des meilleurs pilotes de drones au monde à plusieurs reprises. Mieux encore, elle a réussi à optimiser ses trajectoires pour réaliser le meilleur temps. Baptisée Swift et développée en partenariat avec le fondeur IntelIntel, l'IA a ingurgité en détail toutes les caractéristiques du circuit de course en 3D.

    Le tour le plus rapide du drone piloté par une IA était d’une demi-seconde de moins que le meilleur tour réalisé par un humain. © Université de Zurich

    Dérouté par les imprévus

    Ce n'est pas vraiment la première fois que l'IA gagnait une course de drones contre des humains. En 2021, le même labo avait déjà réalisé cet exploit. En revanche, le drone s'appuyait sur des caméras placées sur le circuit pour l'aider à se positionner. Cette fois, l'IA s'est retrouvée à piloter un drone dans les mêmes conditions que les humains, en exploitant la seule caméra du drone pour parvenir à se faufiler entre les portesportes et prendre les courbes. Toutefois, contrairement aux pilotes, il a une capacité supplémentaire, celle de pouvoir traiter et utiliser les données d'accélération, de vitessevitesse et d'orientation en temps réel. Peut-on pour autant appeler ce coup de pouce de la triche par rapport aux capacités propres aux humains ?

    Pour faire son apprentissage, l'IA a maîtrisé virtuellement 100 drones simultanément sur une piste de course complexe. En faisant évoluer tous ces drones pour explorer le circuit, l'IA est parvenue à savoir quelles étaient les trajectoires les plus optimisées. S'il n'a fallu qu'une heure pour que l'IA fasse cet apprentissage, cela représentait en réalité l'équivalent d'un mois ininterrompu de formation en temps réel avec un seul drone. L'IA a peaufiné son pilotage en traitant les données des vols pour savoir comment compenser les effets de sol, les turbulencesturbulences, ou les variations de lumièrelumière. Les chercheurs ont pu remarquer que c'est lorsqu'un imprévu arrive que le drone ne parvient pas à s'adapter, contrairement aux humains. Ainsi, un reflet inédit du soleilsoleil sur la structure du hangar a dérouté l'IA. Ce manque d'adaptabilité face à l'imprévu reste bien l'une des seules limitations des IA. Pour les plus inquiets, cela devrait retarder pour un bon moment l'avènement de la suprématie des robots sur les humains.