Ce dimanche, l’armée américaine a détruit un nouvel objet non identifié, volant au-dessus de son espace aérien. L’aéronef évoluait relativement bas et pouvait poser des questions de sécurité pour le trafic aérien civil. Les autorités américaines restent flouent sur la nature de cet objet.
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Et de quatre ! En quelques jours, l'armée américaine a abattu un quatrième objet volant au-dessus de l'espace aérien nord-américain ce dimanche. L'objet en question se trouvait à seulement 20 000 pieds, c'est-à-dire autour de 6 000 mètres, soit dans l'espace aérien utilisé par l'aviation civile. Les militaires américains ont fait décoller des avions de combat F-16, dont l'un a détruit l'appareil avec un missilemissile Sidewinder AIM-9X d'une portée limitée à une vingtaine de kilomètres. L'aéronefaéronef a été abattu au-dessus du lac Huron dans le Michigan.
Hormis le ballon chinois détruit au large de la Caroline du Sud le 4 février, les trois autres appareils anéantis n'ont pas été caractérisés comme étant de tels objets, ni même comme étant reliés à la Chine.
Dans le dernier cas, l’intrigant objet a été décrit comme une structure octogonale dotée d'éléments souples, comme des cordes qui pendaient autour de lui. Pour le moment, les responsables interrogés sur le sujet n'ont rien exclu.
Des objets dont on ne dit pas le nom
Ce PAN, c'est-à-dire, ce phénomène aérospatial non identifié amuse, inquiète et, en tout cas, fait beaucoup parler de lui. Comme Futura l'a déjà évoqué, cela fait des années que les États-Unis observent ce genre de phénomène. Les cas similaires se comptent par dizaines. Mais, aujourd'hui, en raison des tensions avec la Chine, la décision, devenue systématique de les abattre, relève d'une posture politique assumée de la part des États-Unis.
Ce qui génère le trouble dans ce cas précis, c'est que le général Glen VanHerck, qui est chargé de protéger l'espace aérien américain, a déclaré que l'armée n'avait pas été en mesure d'identifier la nature de ces trois derniers objets ni d'où ils provenaient. En outre, contrairement au premier aéronef chinois abattu, il ne les a pas appelés « ballons », mais « objets ». Mais, en fin de compte, même si les militaires américains cultivent le flou en restant vaguesvagues sur la provenance et les capacités de cet appareil, il y a de fortes chances qu'ils en savent bien plus qu'ils ne l'annoncent. Prendre le temps de l'observer apporterait plus d'informations dans le cas contraire. C'est sans doute pour des raisons diplomatiques qu'ils n'attribuent pas de provenance ni de capacités à ces appareils. En attendant, les débris de l'appareil abattu vont être récupérés prochainement dans le fond du Lac Huron par des plongeurs spécialisés dans les évolutions en eaux froides.
La neutralisation de ce nouvel objet intervient après la destruction d'un autre de la taille d'une petite voiturevoiture vendredi dernier. Il ne semblait pas disposer de système de propulsion, ni de commandes pour le diriger selon les autorités américaines. Il avait été abattu au large de la côte de l'Alaska. Il en fut de même pour un objet d'allure cylindrique, au-dessus du Yukon, au Canada samedi. Un F-22 affecté par le Norad est intervenu pour le détruire en collaboration avec les forces armées canadiennes.
De son côté, ce lundi, la Chine a souligné que des ballons américains avaient violé son espace aérien régulièrement depuis début 2022. Dans tous les cas, si ces aéronefs sont désormais détectés et détruits, c'est aussi certainement parce que les systèmes de contrôle des espaces aériens ont augmenté l'intensité de leur surveillance depuis quelques mois.
Une multitude de ballons espions dans le monde depuis des décennies
Les États-Unis ont abattu le ballon espion chinois qui survolait le pays depuis quelques jours, alors qu'un autre est apparu au-dessus du Costa Rica. Des ballons identiques auraient été aperçus dans différents pays ces dernières années...
Article d'Edward BackEdward Back, publié le 6 février 2023
Un ballon espion chinois a fait grand bruit en fin de semaine dernière lorsque celui-ci a été aperçu passant au-dessus de l'Alaska et du Canada, avant de survoler longuement un site nucléaire dans l'État du Montana. Le ballon a été qualifié d'espion par les Américains, tandis que la Chine a répondu qu'il s'agissait d'un appareil de recherche météorologique ayant dévié de son itinéraire à cause d'un cas de force majeure.
Si les États-Unis ont hésité à neutraliser l'appareil lorsqu'il survolait le sol américain, celui-ci a été abattu samedi après-midi une fois par-dessus l'océan Atlantique, au large de la Caroline du Sud. Le ministère des Affaires étrangères chinois a aussitôt réagi en déclarant que « dans de telles circonstances, le recours à la force par les États-Unis est une réaction manifestement excessive et une violation grave des pratiques internationales ». Les plongeurs de la Navy recherchent actuellement les débris, répartis sur une zone de 11 kilomètres de largeur, et à une profondeur d'environ 14 mètres.
Les États-Unis ont déjà espionné la Chine avec des ballons
Les ballons espions n'ont rien de nouveau, et ne sont pas propres à la Chine. Le premier ballon d'observation a été inventé en France en 1794, soit seulement onze ans après le tout premier vol d’une montgolfière. Le ballon a été utilisé lors la bataille de Fleurus, permettant à Jean-Marie-Joseph Coutelle et un officier d'observer l'ennemi, et ainsi d'aider les forces françaises à remporter la victoire.
Les États-Unis ont notamment utilisé des ballons espions pour surveiller l’URSS et la Chine dès les années 50. Les ballons faisaient partie du projet Genetrix, et mesuraient plus de 30 mètres de diamètre. Chacun transportait un appareil photographique DMQ-1 capable de prendre des clichés sur 80 kilomètres de chaque côté. Les ballons volaient à une hauteur entre 15 et 22 kilomètres pendant 5 à 7 jours, lancés depuis la Turquie et l'Allemagne de l'Ouest. Après avoir traversé la zone cible, soit la Chine ou la Russie, l'appareil enclenchait une balise HF pour permettre d'être retrouvé et de récupérer les clichés.
De nombreux ballons Chinois aperçus ces dernières années
Ce dernier ballon espion chinois n'est pas unique. Un second ballon a été aperçu il y a quelques jours au-dessus du Costa Rica. Selon CNN, d'autres ballons ont survolé les États-Unis pendant que Donald Trump était président, mais les incidents n'ont été découverts qu'après le changement d'administration. Un autre a brièvement survolé les États-Unis au début de la présidence de Joe Biden.
Plusieurs gouvernements sont en train d'enquêter sur des faits similaires qui se sont produits ces dernières années. Un ballon d'aspect très similaire a aussi été aperçu dans le ciel du Japon, d'abord en juin 2020 au-dessus de la ville de Sendai, puis en 2021 dans la préfecture d'Aomori. Les autorités n'ont pas pu l'identifier à l'époque ni en déterminer son origine. Un autre ballon a été aperçu en septembre 2021 survolant la ville de Taipei à Taïwan, puis en mars 2022 à l'aéroport de Taipei-Songshan.
À la suite de cette affaire, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annulé sa visite prévue en Chine. Le président américain Joe Biden tiendra son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès ce mardi 7 février, et devra faire face aux critiques des républicains pour ne pas avoir abattu l'appareil plus rapidement.
Un ballon espion chinois se promène au-dessus de sites militaires américains !
Les autorités américaines et canadiennes observent un ballon de surveillance chinois qui se trouve actuellement au-dessus du Montana. L'armée ne compte pas l'abattre pour l'instant à cause du danger que poserait la chute des débris.
Article d'Edward Back, publié le 03/02/2023
MAJ 3 février à 15 h 30 : Selon le ministère des affaires étrangères chinois, il s'agirait d'un aéronef utilisé pour la recherche météorologique. La Chine regrette qu'il ait « dévié loin de son itinéraire prévu ».
Un ballon espion chinois survole actuellement les États-Unis. L'objet a d'abord été détecté au-dessus des îles Aléoutiennes en Alaska, avant de traverser le Canada et d'arriver dans le Montana.
Cet État du nord des États-Unis abrite notamment des silos à missiles nucléaires. Les autorités ont suspendu les vols de l'aéroport de Billings, ce mercredi, après la détection du ballon au-dessus de la ville. L'affaire survient quelques jours à peine avant une rencontre entre le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le président chinois Xi Jinping.
L'armée américaine ne compte pas abattre le ballon à cause du risque que poserait la chute des débris pour la population. De plus, le Pentagone ne semble pas être inquiet de voir l'appareil survoler des sites sensibles car celui-ci ne serait en mesure de collecter que des informations déjà accessibles avec un satellite. Les autorités n'ont pas spécifié la taille du ballon, mais les médias américains indiquent qu'il mesurerait trois fois la taille d'un bus.
La Chine tente de vérifier l’origine du ballon
Le quotidien chinois en anglais China Daily a aussitôt raillé l'information. « Pour espionner les États-Unis avec un ballon, il faut à la fois être très en retard pour utiliser une technologie des années 1940 et être suffisamment avancé pour contrôler son vol à travers l'océan. Ceux qui fabriquent ce mensonge ne font qu'exposer leur ignorance ».
La porteporte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Mao Ning, a eu une réponse plus nuancée. Elle a indiqué que « la vérification des rapports est en cours » et que « tant que les faits ne sont pas clairs, les conjectures et le battage médiatique ne contribueront pas à résoudre correctement la question ».
Les ballons espions offrent certains avantages, car ils peuvent être difficiles à détecter, leur coût est très faible et ils peuvent fonctionner pendant de longues périodes. Selon CNN, ce ballon pourrait être utilisé pour collecter les signaux radio et des téléphones mobilesmobiles. Ou il pourrait s'agir d'une erreur...