En Aveyron, un site stockant 900 tonnes de batteries au lithium s’est embrasé. Si le feu est maîtrisé, les pompiers œuvrent toujours pour l’éteindre. Pourquoi est-il compliqué d’éteindre un feu de batteries et quelles sont les conséquences sur l’environnement ?
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Des explosions, un incendie très difficile à éteindre, une potentielle pollution de l'airair... Dans la nuit de samedi à dimanche, il a fallu l'intervention de 70 pompiers pour maîtriser le feufeu de massemasse d'un entrepôt où étaient stockées 900 tonnes de batteries au lithium à Viviez, en Aveyron. Un périmètre de sécurité de 500 mètres a été établi autour de l'incendie. Si l'incendie est contenu, les hommes du feu sont toujours sur place pour l'arrêter totalement.
Lorsqu'elles s'enflamment, les batteries comportant du lithiumlithium sont très difficiles à éteindre. À priori, dans le cas présent, il s'agissait de batteries au lithium-ionbatteries au lithium-ion. Elles ne contiennent pas de lithium sous sa forme métallique ; le danger d'incendies de ce type de batteries réside plutôt dans leur électrolyte. Ce ne sont donc pas les sels de lithium qui posent problème, mais le fluorfluor qui est très souvent l'ingrédient de l'électrolyte. Malheureusement, l'eau utilisée par les pompiers n'est pas vraiment efficace pour réduire ce type de feu, elle peut même aggraver la situation. En effet, c'est ce fluor qui réagit avec l'eau en se combinant en fluorure d'hydrogènehydrogène. Il s'agit d'un gazgaz normalement ininflammable, mais avec les métauxmétaux il peut alors prendre feu de façon violente.
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L’incendie de batterie au lithium est l’un des plus difficiles à éteindre. © ADEBA
Pollution des sols en prévision ?
L'eau déversée en très grande quantité va surtout servir à faire baisser la température lorsque les batteries à proximité de l'incendie chauffent. L'idée consiste à limiter un phénomène appelé « thermal runway » ou emballement thermique. C'est cette réaction qui est difficile à contenir. La combinaison de l'électrolyte avec l'eau et les métaux produit également un acideacide très polluant pour les sols et la combustioncombustion dégage un gaz extrêmement toxique. Toutefois, sur le site, la fumée noirefumée noire et malodorante proviendrait essentiellement de la combustion de la structure du bâtiment, selon de directeur de la communication de la Snam, la société exploitant ce site. Le préfet tient également un discours rassurant, en indiquant que les mesures de la qualité de l’air ont été réalisées et qu'il n'y a pas de risque pour la population. Selon les relevés chimiques, l'odeur ambiante ne signifie pas pour autant que l'air est toxique. Reste à savoir ce qu'il en sera de l'éventuelle pollution des sols.