La batterie lithium-ion pourrait bien avoir trouvé sa remplaçante... C'est en tout cas la promesse de l'entreprise Tiamat, qui a mis au point une batterie à base de sodium. Une alternative qui a tout bon, et dont l'industrialisation est prévue pour 2025.
au sommaire
C'est une révolution silencieuse qui est en train de secouer le monde de l'énergieénergie, et elle commence avec un tournevis sans fil ! Commercialisé ce mois-ci par l'enseigne Leroy-Merlin, sa batterie, 100 % made in France, est à base... de sodiumsodium, présent dans le sel ! Une alternative écologique et économique à nos batteries actuelles biberonnées au lithium - une matièrematière première rare, sous tension et posant de sérieuses questions éthiques et environnementales.
Le principe de la batterie sodium-ion
La batterie sodium-ionion fonctionne sur le même principe qu'une batterie lithium-ion. Elle est composée de deux électrodesélectrodes : la cathodecathode et l'anodeanode, baignant dans une solution conductrice appelée « électrolyte ». À l'anode, les atomesatomes de sodium perdent des électronsélectrons pour former des ions sodium (Na⁺) - des atomes dont la charge électrique n'est pas à l'équilibre. Ces électrons libérés à l'anode circulent à travers le circuit externe vers la cathode. Celle-ci contient des matériaux capables d'attirer les ions sodium, qui la rejoignent en « naviguant » à travers l'électrolyte. Lors de la recharge, le même mécanisme se produit dans l'autre sens, de la cathode vers l'anode.
Une batterie qui a tout bon
La batterie sodium présente des avantages non négligeables :
- la matière première, le sel, est abondante ;
- le prix de conception d'une batterie sodium est à peu près le même que pour la batterie lithiumlithium ;
- sa duréedurée de vie est annoncée d'environ dix ans, contre trois à quatre ans pour une batterie lithium ;
- elle présente des normes de sécurité élevées ;
- le temps de recharge est dix fois plus rapide que pour une batterie lithium.
Vers l’industrialisation
« Les batteries au sodium, c'est l'avenir ! », s'enthousiasme Jean-Marie Tarascon dans les colonnes du Journal du CNRS. Cet éminent chercheur est à l'origine de la création, en 2017, de Tiamat, entreprise française spécialisée dans le développement des batteries sodium-ion qui a fourni à notre tournevis sans fil sa fameuse batterie. Cette jeune start-up est engagée dans une course avec le géant chinois CATL, mais bénéficie d'un accord de licence exclusive avec le CNRS, lui permettant de piocher à l'envi dans un portefeuille de brevets détenus par l'institution.
Prochaine étape dans son développement : l'ouverture d'une usine à Amiens, dont l'ouverture est prévue pour 2025, et qui devrait permettre la création de mille emplois dans la région avec, pour but, une commercialisation dans toute l'Europec pour alimenter éolienneséoliennes, panneaux photovoltaïques, mais également les véhicules et les outils portatifs.