Plongez dans la nébuleuse de la Tarentule, immense chaudron tapissé de gaz et de poussière dans le creux duquel bouillonne des étoiles très massives. Près de là, tout autour, dans les filaments les plus sombres, des centaines de bébés étoiles vont déchirer leurs cocons de gaz. 30 Doradus (c’est son autre nom) est l'une des régions les plus actives de notre amas de galaxies.

Nous vous emmenons explorer une des régions les plus actives de l'univers local. Cet immense nuage de gaz et de poussière, vaste d'environ 1.000 années-lumière, est appelé nébuleuse de la Tarentule, ou 30 Doradus, car visible en direction de la constellation australe de la Dorade.

La nébuleuse est une forge d'étoiles très impressionnante. Située à environ 160.000 années-lumière de la Terre, dans une petite galaxie de notre voisinage appelée le Grand Nuage de Magellan, elle est probablement la pépinière d'étoiles la plus productive de notre amas de galaxies (comptant une quarantaine de galaxies) sur des millions d'années-lumière à la ronde... Quel spectacle ce doit être de pouvoir vagabonder à travers ce paysage sculpté par les vents des étoiles les plus déchaînées.

Des étoiles pleines d'énergie

Au cœur de cet enchevêtrement de filaments, est lovée NGC 2070, une fratrie d'étoiles très massives et chaudes. En son sein, R136 regroupe des étoiles aux caractéristiques physiques records. Très massives et lumineuses, celles-ci toisent allègrement notre Soleil, au prix néanmoins d'une espérance de vie beaucoup plus courte que celle de notre petite Étoile. Et leur existence foudroyante se termine brutalement : elles explosent de toutes leurs forces.

D'ailleurs, non loin de là, il est possible de voir les vestiges de plusieurs de ces monstres stellaires se diluer dans la nébuleuse, un processus qui enrichit ce terreau en éléments plus lourds. L'amas ouvert Hodge 301, situé dans la corolle (à droite de NGC 2070, à 14 h) qui entoure la partie centrale, très lumineuse, abrite parmi ses étoiles, qui ne sont plus très jeunes maintenant, les restes de plusieurs dizaines de supernovae. Non loin de là, se trouve, tapie en marge du nuage, SN 1987A, la dernière supernova qui fut visible à l'œil nu depuis la Terre.

Via des tableaux comme celui-ci, dépeint par le VST (VLT Survey Telescope) -- grand télescope installé aux pieds des 4 géants du VLT, au sommet du mont Paranal (Chili) --, les astronomes peuvent disséquer les étoiles en gestation et aussi celles qui sont au bord de l'explosion. Théâtre de la vie cosmique, de la transformation de la matière.

  • Retrouvez ici la cartographie annotée de la nébuleuse de la Tarentule.
  • Téléchargez en très haute résolution l'image du VST (attention : 149,4 Mo !).

© ESO