Passionné d’automobile, d’innovation et d’informatique ? Le métier d’ingénieur développement et validation ADAS devrait t’intéresser. Chargé de développer des systèmes embarqués d’aide à la conduite, il opère notamment sur les voitures autonomes. Prêt à participer à la voiture de demain ?
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L'ingénieur développement et validation ADAS (Advanced Driver-Assistance Systems) est chargé de déployer un système d'aide à la conduite, d'assurer son intégration et sa validation sur des projets de véhicules autonomesvéhicules autonomes. Pour cela, il est amené à rédiger un cahier des charges détaillant les prestations du système, à définir son plan de validation et à assurer son animation tout au long du projet jusqu'à sa réalisation finale. Une fois l'analyse fonctionnelle du système faite et les objectifs du système d'aide à la conduite définis (détection de piétons, taille minimale de l'objet à détecter, freinage automatique, aide au stationnementaide au stationnement...), l'ingénieur de développement et validation ADAS peut passer à la phase de tests via des simulations et des essais sur prototypes. Une fois les essais réalisés, l'ingénieur et son équipe analysent les résultats et procèdent à des modifications puis testent à nouveau les corrections apportées. En parallèle, une activité de veille concurrentielle et de benchmarkbenchmark est effectuée pour surveiller les concurrents de son secteur d'activité. L'ingénieur développement assure également une mission de management aussi bien au niveau de l'équipe projet que de l'équipe logiciellogiciel. Il sert de relais entre les deux équipes et s'assure de l'avancement de l'équipe logiciel pour le bon déroulé du projet global. Enfin, l'ingénieur rédige des rapports de validation du projet en vue de l'industrialisation et de la mise sur le marché du système développé.
Les principales compétences et qualités à avoir
Voici les principales compétences et qualités à avoir pour exercer le métier d'ingénieur développement et validation ADAS :
- maîtriser les logiciels de modélisationmodélisation système ;
- avoir une parfaite connaissance des méthodes de validation ;
- être bon communicant ;
- avoir des capacités d'animation et de management d'équipe ;
- savoir travailler en équipe ;
- avoir un très bon niveau d'anglais ;
- avoir des facultés d'adaptation ;
- être rigoureux et organisé ;
- avoir des capacités rédactionnelles ;
- être patient et persévérant.
Les conditions de travail
L'ingénieur développement et validation ADAS travaille en équipe et en mode projet. Un projet peut prendre beaucoup de temps entre la rédaction du cahier des charges et la mise sur le marché finale. Bon communicant, l'ingénieur développement doit avoir une parfaite connaissance des métiers de son projet puisqu'il va intervenir aussi bien côté technique que côté direction.
Comment devenir ingénieur développement et validation ADAS ?
Un diplôme niveau bac + 5 est nécessaire pour accéder au métier d'ingénieur développement ADAS :
- master Ingénierie des systèmes complexes, parcours Automatique et mécatroniquemécatronique, automobileautomobile, aéronautique et spatial ;
- master mention Mécanique parcours Mécatronique ;
- master automatique, robotiquerobotique ;
- master mention Informatique, parcours Ingénierie logicielle ;
- école d'ingénieurs : ESME, ISAT, ESTACA...
Le salaire d’un ingénieur développement et validation ADAS
Un ingénieur débutant gagne un salaire mensuel brut compris entre 2000 et 2600 euros, en fonction de son lieu d'activité et de son entreprise. Une fois plus expérimenté, son salaire pourra se situer entre 3300 et 3800 euros brut par mois.
Les perspectives d’évolution d’un ingénieur développement et validation
Un ingénieur développement et validation peut évoluer vers un poste d'ingénieur qualité, d'ingénieur méthodes, ou vers le management de projet.
Entreprises qui emploient des ingénieurs développement et validation
- Constructeurs automobile (Renault...) ;
- équipementiers automobiles (Valeo...) ;
- bureau d'études (Bertrandt...) ;
- ESN (Akka, Altran, Alten...)
3 questions à Damien Romanet, Directeur des Relations Entreprises à ESME :
Les technologies d’aide à la conduite progressent très rapidement, notamment aux Etats-Unis. Audi vient d’ailleurs d’annoncer l’ouverture d’un centre R&D de niveau 2 et 2+ SAE pour le marché Nord-Américain. L’intelligence artificielle et le cloud seront-ils vraiment la norme de demain ?
Pour rappel, la classification mise au point par SAE International, reprise par la plupart des constructeurs automobiles, comporte 6 catégories (allant de 0 à 5). Au niveau 2 SAE, le conducteur peut, dans certaines situations, déléguer au système le contrôle longitudinal et latéral du véhicule, mais il reste responsable de la supervision. Concrètement, cela correspond aux assistants parking ou aux systèmes d'aide à la conduite dans les embouteillages. La start-upstart-up française Navya a annoncé avoir achevé le lancement de son service de navettes autonomes. Ce service repose désormais entièrement sur des navettes Evo, des véhicules de niveau 4 « pleinement autonomes », c'est-à-dire sans conducteur de sécurité présent à bord. Et Elon MuskElon Musk a déclaré en juillet avoir bon espoir d'atteindre prochainement le stade 5 des véhicules autonomes !
Ce dont on est certain c'est que les systèmes d'assistance à la conduite au sens large sont de plus en plus perfectionnés, qu'ils intègrent de plus en plus de capteurscapteurs et « d'intelligenceintelligence ». Cette tendance n'est pas près de s'inverser. L'arrivée de la 5G5G repose la question de la place des réseaux et du cloud même si pour l'heure, personne n'arrive à se mettre d'accord sur le volumevolume nécessaire au stockage des données de voitures autonomes. Pour donner un ordre de grandeurordre de grandeur, toute en tenant compte que le volume devrait être réduit pour les véhicules opérant normalement, les véhicules autonomes de test génèrent généralement entre 5TB et 20TB de données par jour.
Mais certaines techniques comme par exemple l'intelligence artificielleintelligence artificielle, soulèvent encore de nombreuses questions complexes qu'il va falloir résoudre avant qu'on puisse mettre sur les routes des voitures entièrement automatiques, sans conducteurs. Les plus compliquées seront peut-être éthiques et juridiques. Par exemple en cas d'accidentaccident qui sera responsable ? Le propriétaire du véhicule ? Le constructeur ? Le concepteur de l'intelligence artificielle ? Celui qui l'aura « entrainée » ? Si un accident est inévitable et qu'un choix doit être fait entre deux victimes comment devrait réagir une IA ?
Malgré ça, même s'il reste encore du chemin à faire, on peut parier que ces technologies prendront une place de plus en plus grandes dans les véhicules de demain !
Le marché français est-il prêt à développer et à accueillir les voitures autonomes ?
Tout dépendant ce qu'on appelle autonomieautonomie ! A un certain niveau c'est déjà la norme, beaucoup d'entre nous ont déjà dans leur voiture un système de régulateur de vitessevitesse, des systèmes d'aides au parking ... et c'est sans parler des phares qui s'allument seuls avec l'obscurité, des capteurs qui avertissent quand on quitte sa file de circulation... Aujourd'hui le conducteur garde la main in fine ou au moins, pour les systèmes les plus avancés, peut reprendre la main à tout moment mais la voiture a de plus en plus de systèmes multiples munis de capteurs qui assistent le conducteur dans sa conduite quitte parfois à prendre la main pour éviter des accidents (systèmes de freinage d'urgence automatique).
Pour aller plus loin, de nombreuses expérimentations sont en cours pour tester les systèmes encore plus autonomes que ce soit dans des circuits fermés mais aussi maintenant dans la circulation, au milieu des autres véhicules. Ces expérimentations se font à l'étranger mais aussi en France.... En 2016 une ordonnance a introduit donc une autorisation de circuler sur la voie publique pour les tests de voitures autonomes (délégation totale de la conduite) ou semi-autonomes (délégation partielle de la conduite). Déjà une cinquantaine d'essais ont eu lieu ou sont en cours partout en France.
Bien sûr, il existe encore des frein règlementaires, juridiques et techniques mais tous les constructeurs travaillent ardemment à mettre au point des voitures de plus en plus autonomes. Il y a un enjeu économique et international très fort qui fait que tous les pays industrialisés se préparent (et préparent leur marché intérieur) pour ne pas pénaliser leurs leaders industriels nationaux.
En France, des voitures autonomes de niveau 3 et 4 seront autorisées à la circulation à partir de 2022. Actuellement, le niveau 1 (régulateur de vitesse adaptatif et assistance au maintien dans la voie) et le niveau 2 (niveau 1 plus système de dépassement automatisé, aide au stationnement) sont autorisés. Mais dès 2020, les véhicules de niveau 3 (qui permet de rouler sans avoir à conduire sur autoroute) feront leur apparition sur nos routes.
Donc oui, le futur des véhicules sera autonome à n'en pas douter !
Et certains prédisent même que dans un futur moins lointain qu'on ne le croit, les voitures qui ne seront pas des voitures autonomes n'auront peut-être plus le droit de rouler !
Comment ESME forme les ingénieurs de demain sur les systèmes ADAS ? Quels sont vos partenaires externes du secteur ?
L'ESME a créé la Majeure Véhicules Électriques & Autonomes en 2019. Cette majeure forme les étudiants à la fois sur la partie intelligence du véhicule mais aussi sur la motorisation de ces véhicules du futur.
Dans cette Majeure les étudiants abordent ainsi l'hybridationhybridation et l'électrification des véhicules, le développement du système de décision - comment un véhicule autonome décide quelle manœuvre exécuter à partir de la perception et de l'analyse de l'environnement - ou encore les systèmes de contrôle. Pour résumer, la Majeure tend à couvrir tous les aspects de ces technologies.
Pour que la formation soit toujours à la pointe, l'ESME travaille avec les constructeurs automobiles français (PSAPSA, Renault) mais aussi leurs fournisseurs : Valéo, Bertrandt, Continental (électronique embraqué).
Fiche métier rédigé en partenariat avec les équipes de l'ESME
Mon métier expliqué à ma mère
Par Damien Romanet, Directeur des Relations Entreprises à ESME SUDRIA :
Si je devais l’expliquer à mon fils, je lui dirais que l’ingénieur ADAS c’est le type qui va concevoir l’intelligence de la voiture de Tom Cruise dans Minority Report, ou de celle de Will Smith dans I-robots ! Pour les gens de ma génération je serais obligé de leur parler de K200 et de David Hasselof…
Mais pour mes parents, je leur dirais qu’ils ont connu l’arrivée de l’ABS, des régulateurs de vitesse et bien l’ingénieur ADAS c’est celui qui fera que, dans un futur pas si éloigné, ils pourront s’assoir dans une voiture et demander à un « chauffeur virtuel » de les conduire à destination …
En résumé, c’est celui qui développe tous les systèmes d’assistance à la conduite. Du simple anti-patinage à la voiture intégrant un copilote virtuel.
Aujourd’hui des modèles de voitures semi-autonomes à l’instar de la Tesla Model S, la Mercedes Classe C, la Volkswagen Passat ou le Volvo XC90 peuvent s’arrêter seule avant un obstacle imprévu et disposent de différentes fonctions autonomes comme l’assistance embouteillage pour se maintenir seul dans une file d’embouteillage en prenant comme repères l’alignement des voitures devant et les marquages au sol. Votre Tesla, peut même rouler dans des parkings ou d'autres environnements complexes et manœuvrer autour des obstacles pour venir à votre rencontre dans un parking.
Tout ça, c’est le résultat du travail des ingénieurs ADAS !