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Le Moyen Âge est une époque où la conversion religieuse était l'unique moyen d'intégration. Contrairement aux païens, les juifs ne se sont pas convertis en masse. Sous la pressionpression, certains ont préféré se suicider. Au Ve siècle, saint Jean Chrysostome, père de l'Église d'Antioche, les accusait d'être le « peuple déicide », tueur de Dieu. Cette responsabilité hors de toute mesure a été abondamment relayée par les populations, et a justifié les pires folies sanguinaires. Pourtant, les papes n'ont jamais justifié de tels excès ni encouragé les conversions forcées. Certains d'entre eux ont usé directement de leur autorité pour protéger les juifs, comme Grégoire Ier, Calixte II ou Martin V. D'autres ont eu un comportement plus ambigu, suivant en cela Saint-Augustin qui voulait que les juifs soient l'exemple vivant de la rigueur avec laquelle Dieu traitait ses ennemis.
La ségrégation des juifs et l'usure
Ce n'est pas pour améliorer la condition des juifs, mais par mesure de ségrégationségrégation que le concile du Latran, en 1215, les contraint à porter un signe distinctif. On veut alors éviter la cohabitation et les mariages mixtes. C'est ainsi que naissent les premiers ghettos. De nombreux métiers sont interdits aux juifs : la fonction publique, le travail de la terre, l'artisanat, etc. Par contre, leur religion permet l'usure, qui est interdite aux chrétiens (car le temps n'appartient qu'à Dieu). Ainsi « le juif » deviendra progressivement « l'usurier », et toute personne vivant dans la misère ou la précarité pourra, sa vie durant, l'associer à son malheur, et y voir la cause de sa ruine en même temps que l'incarnation du péché.
À savoir
Lors des intenses persécutions menées durant la grande peste (1347-1352), les populations en panique s'imaginent que les juifs ont empoisonné les puits et autres points d'eau. Elles les massacrent, pensant ainsi se protéger.