La pratique de la torture au Moyen Âge était officiellement justifiée par la volonté de favoriser les aveux. Afin de faire valoir la justice, on utilisait la torture : si la personne soumise à l'épreuve n'avouait pas ses crimes, c'est qu'il était innocent, ou du moins qu'il pouvait échapper à la peine de mort.


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    Au XIIe siècle, la lutte contre la criminalité religieuse devient le fer de lance de l'Église. Selon le droit médiéval, l'aveu équivaut à une preuve, il lui est même supérieur. Les tortures étaient donc hiérarchisées selon l'importance donnée à l'aveu souhaité. Les tortures les plus supportables entraient dans la catégorie de la « question ordinaire », n'ayant pour but que d'obtenir l'aveu.

    Les tortures les plus insupportables appartenaient à la « question extraordinaire », et s'apparentaient en réalité davantage à un avant-goût de la mise à mort plus qu'à la volonté de faire avouer.

    Cette illustration montre l'exécution, en 1589, de Peter Stuube, accusé d'être un loup-garou et les différentes formes de torture qu'il a subies et notamment, la roue telle qu'elle était utilisée en Allemagne au Moyen Âge. <em>Staats-Stadtbibliothek</em>, Augsburg. © <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public
    Cette illustration montre l'exécution, en 1589, de Peter Stuube, accusé d'être un loup-garou et les différentes formes de torture qu'il a subies et notamment, la roue telle qu'elle était utilisée en Allemagne au Moyen Âge. Staats-Stadtbibliothek, Augsburg. © Wikimedia Commons, domaine public

    Quelles étaient les formes de tortures au Moyen Âge ?

    La torture au Moyen Âge prenait donc différentes formes, allant au simple fait de plonger le bras dans l'eau bouillante ou de brûler une partie du corps au fer rouge, à des moyens plus spectaculaires et d'une cruauté inouïe, tels que la roue (le supplicié avait les membres brisés à l'aide d'une barre de fer, puis était exposé au soleilsoleil sur une roue, les membres pendants). L'écartèlement par chevaux ou sur chevalet, la torture de l'eau (absorptionabsorption forcée et continue de cruches d'eau), l'empalement ou le bouc des sorcières (le présumé coupable était assis de force sur un pic ou un trépied pointu lui entrant lentement dans le corps), la flagellation, faisaient partie des tortures les plus communes.

    À savoir

    La torture au Moyen Âge, à partir du XIIIe siècle, était pratiquée uniquement par le bourreau. Il était mis au ban de la société, ainsi que sa famille, et était le seul à pouvoir la pratiquer. Cette charge, à partir du XVe siècle, devient héréditaire.

    Ironie de l'Histoire : c'est Louis XVI qui a aboli la torture en deux temps, la question préparatoire en 1780, puis la question préalable en 1788.