Pour éviter les confusions à la réceptionréception, le nouveau chiffre allemand n'utilisait que cinq lettres, très éloignées en code morsemorse : A, D, F, G et X. En disposant les 25 lettres de l'alphabet (en confondant le I et le J) dans un carré de côté 5, on peut les désigner par un couple de ces cinq lettres. Ce carré constitue la clef d'une substitution alphabétique et peut être rempli à l'aide d'une phrase. Ici : Geheimschrift der Funker.
![Image du site Futura Sciences](https://cdn.futura-sciences.com/cdn-cgi/image/width=1024,quality=60,format=auto/sources/images/qr/8083-page1-ADFGX.jpg)
Ainsi, A est codé FX (ligne et colonne de A dans le carré). Pour « Attaquez demain à quatre heures », nous obtenons : FX DX DX FX GX FD AD XX FA AD AX FX AGAG FF FX GX FD FX DX DF AD AF AD FD DF AD DA. On opère alors une transposition dont la clef est un mot comme « nébuleux », comme dans le chiffre Übchi.
![Image du site Futura Sciences](https://cdn.futura-sciences.com/cdn-cgi/image/width=1024,quality=60,format=auto/sources/images/qr/8083-page2-ADFGX.jpg)
Nous écrivons alors les colonnes dans l'ordre donné par la seconde ligne du tableau et groupons les lettres par cinq pour obtenir le message chiffré :
DFAFF AAXXA GDDFX DXXXD ADAAF DADFG FAFAD XDDFX FDFXF GDFGX XXXFD X
Nous écrivons alors les colonnes dans l'ordre donné par la seconde ligne du tableau et groupons les lettres par cinq pour obtenir le message chiffré :
DFAFF AAXXA GDDFX DXXXD ADAAF DADFG FAFAD XDDFX FDFXF GDFGX XXXFD X
Le décryptement du système ADFGX
Le système ADFGX a été utilisé à partir du 5 mars 1918. Les messages allemands sont alors devenus indécryptables pour les Français. Même s'il était évident que les Allemands allaient attaquer, l'état-major ne savait pas où. L'offensive du 21 mars fut donc une surprise, suivie par plusieurs attaques qui, progressivement, asséchaient les réserves françaises. Alors qu'au départ, elles étaient échelonnées à l'arrière dans tous les endroits probables d'attaques allemandes, il fallait maintenant choisir où les disposer.
Heureusement, le 5 avril, Georges Painvin réussit à décrypter le système. Malgré la méfiance allemande, la chance lui sourit le 4 avril, quand il reçut deux messages ayant de fortes similarités, qui lui permirent d'accéder à la longueur de la seconde clef.
Hervé Lehning
En savoir plus sur Hervé Lehning
Normalien et agrégé de mathématiques, Hervé Lehning a enseigné sa discipline une bonne quarantaine d'années. Fou de cryptographie, membre de l'Association des réservistes du chiffre et de la sécurité de l'information, il a en particulier percé les secrets de la boîte à chiffrer d'Henri II.
Hervé Lehning, né le est hélas décédé depuis le
- Son blog MATH'MONDE sur Futura
- Le dernier livre d'Hervé Lehning :
À découvrir également : L'univers des codes secrets de l'Antiquité à Internet paru en 2012 chez Ixelles.