Le dépôt de brevet, qui protège une invention technique, est un bon indicateur pour apprécier la capacité des pays et des entreprises à innover. Ces deux graphiques illustrent quels sont les États et les secteurs champions européens en la matière.
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L'Office européen des brevets (OEB) enregistre toutes les demandes de brevets au niveau européen. Il comprend 38 pays membres, dont les 27 pays de l'Union européenne. Le brevet protège une invention technique et interdit à des tiers d'exploiter cette technologie pendant une durée limitée. En contrepartie, le déposant doit divulguer intégralement son invention. Mais attention : on ne peut pas breveter tout et n'importe quoi. Une invention ne doit pas être déjà à la disposition du public sous une forme quelconque, ne pas apparaître évidente et doit pouvoir être mise en œuvre ou utilisée industriellement.
Brevets : les pays européens les plus innovants
Avec 7.927 brevets déposés en 2018 à l'Office européen des brevets (OEB), soit 956 par habitant, la Suisse est championne d'Europe de l’innovation. Le pays dispose de champions biens connus, notamment le laboratoire Roche qui, à lui seul, a déposé 651 brevets, le spécialiste de l'électrotechnique ABB, ou le groupe Nestlé. En deuxième position, les Pays-Bas ont déposé 416 brevets par habitant, suivis du Danemark et de la Suède.
Avec 153 brevets par habitant, légèrement au-dessus de la moyenne européenne (139), la France est 10e. En nombre de brevets (10.317 au total), elle est cependant deuxième au niveau européen, et quatrième au niveau mondial, derrière les États-Unis, l'Allemagne et le Japon, mais encore devant la Chine. Cependant, l'écart se ressert : alors que les Chinois ont déposé 8,8 % de brevets en plus l'an dernier, ceux de la France sont en recul de 2,8 %.
Brevets : les secteurs les plus innovants
Avec 13.795 brevets déposés à l'OEB en 2018, soit 8,2 % du total, le secteur médical est le plus prolifique. Deuxième secteur en pointe, la communication avec 11.718 brevets, soit une augmentation de 45,7 % en dix ans ! Une explosion qui a, bien entendu, accompagné celle des smartphones et autres objets connectés. Ce n'est pas un hasard si trois entreprises de télécoms (Huawei, SamsungSamsung et LG) se retrouvent dans le top 4 des plus gros demandeurs de brevet.
Parmi les autres secteurs en pleine ébullition : la voiture autonome (qui représente un tiers de l'ensemble des brevets européens depuis 2011) et le véhicule électrique. La France est même en tête dans le domaine du transport grâce, notamment, à l'équipementier Valeo (784 demandes), Peugeot et Michelin. À noter que l’innovation ne concerne pas que les grands groupes : une demande européenne sur cinq est déposée par un particulier ou une PME.