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Depuis que la Révolution française a débuté le 14 juillet avec la prise de la Bastille, un sentiment de peur agite les campagnes. Inquiets, les paysans s’arment et n’hésitent pas à attaquer les châteaux des nobles. Ces actions violentes vont jusqu’à l’assassinat de certains aristocrates. Cette période est appelée la « Grande Peur ». Elle est à l’origine de la nuit du 4 août 1789. Face à ces soulèvements, les députés de l’Assemblée constituante tentent de trouver une solution. Le 3 août 1789, une centaine de députés se réunissent au sein du Club breton qui deviendra ensuite le club des Jacobins. Ce regroupement prend ce nom en raison du grand nombre des députés en provenance de Bretagne. Ils envisagent de supprimer les privilèges qui régissent la société.
Sous la Révolution, ces eaux fortes caricaturent les trois ordres. Celle de droite montre le renversement de l’ordre monarchique après la chute de la bastille. © Auteur inconnu. University College London, CC by-sa 3.0
La nuit du 4 août 1789 marque la fin des privilèges
Le 4 août 1789, en début de soirée, le duc d’Aiguillon, membre du Club breton, demande que les paysans aient le droit de racheter leurs droits féodaux. Le vicomte de Noailles prend ensuite la parole et va plus loin, en proposant la suppression de ces droits sans contrepartie. Les débats s’enflamment au sein de l’Assemblée constituante. De nombreux députés surenchérissent. Au final, outre les droits féodaux, ceux du clergé et des villes, ainsi que ceux des provinces sont également abolis dans une forme d’allégresse générale. Cette nuit du 4 août 1789 est l’un des tournants majeurs de la Révolution française.
À savoir
Face à la réticence du roi Louis XVI, il fallut attendre le 3 novembre 1789 pour que les décrets du 4 août 1789 ne deviennent des lois en bonne et due forme.