En 987, la dynastie carolingienne, qui règne sur une large partie de l'Europe occidentale, s'éteint. Si à ce moment-là, l’élection d’Hugues Capet ne constitue pas un événement en soi, elle marque une transition du pouvoir entre deux puissantes familles franques. Cette transition entre deux dynasties repose avant tout sur des rivalités de pouvoir.
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Hugues Capet, duc de Francie, est un seigneur puissant mais dont le domaine est relativement restreint. Comment ce noble, issu d'une région située au nord de la Loire, parvient-il à accéder au pouvoir et à devenir le roi des Francs ?
Le contexte politique de l’avènement d’Hugues Capet
Pour comprendre l'ascension d'Hugues Capet, il faut d'abord revenir sur le contexte politique de la Francie à cette époque. À la fin du Xe siècle, la dynastie carolingienne, qui avait dominé l'Europe de l'Ouest depuis Pépin le Bref et Charlemagne, est affaiblie. Le dernier roi carolingien, Louis V dit le Fainéant, meurt sans héritier direct en 987. Le roi carolingien meurt d'un accidentaccident de chasse. Cette situation laisse le royaume dans une période d'incertitude politique. Le prestige des Carolingiens est en déclin, et plusieurs grands seigneurs régionaux, notamment en Francie occidentale, aspirent à une plus grande autonomieautonomie et à davantage de pouvoir.
Hugues Capet, issu d'une famille puissante, les Robertiens, s'affirme progressivement comme un prétendant légitime au trône. Il est issu d'une lignée proche du pouvoir. Ainsi son père Hugues le Grand et son grand-père Robert Ier ont joué un rôle important dans la politique du royaume.
L'élection d'Hugues Capet
La mort de Louis V crée un vide politique. Le choix du successeur repose en grande partie sur l'influence des grands du royaume, les seigneurs et évêques. Hugues Capet, alors duc des Francs et comte de Paris, bénéficie du soutien de plusieurs d'entre eux, notamment Adalbéron, l'archevêque de Reims, et Gerbert d'Aurillac, futur pape Sylvestre II. Ces deux hommes jouent un rôle crucial en plaidant pour Hugues Capet lors de l'assemblée de Senlis, où les grands du royaume se réunissent pour choisir le nouveau roi. En effet, afin de satisfaire aux exigences de l'empereur germanique, les deux hommes d'Eglise soutiennent la candidature du Robertien face à celle de l'oncle de Louis V, le duc de Basse-Lorraine, Charles. Accusé de trahison par Louis V, Adalbéron profite de la situation et argue que le trône ne doit pas revenir uniquement par droit de sang, mais aussi à celui qui peut protéger et diriger le royaume. Hugues Capet, avec sa position stratégique en Île-de-France et ses alliances avec les grands féodaux, apparaît comme l'homme capable de garantir la stabilité et la défense du royaume.
Le 3 juillet 987, Hugues Capet est élu roi par l'assemblée des grands, marquant ainsi une nouvelle ère pour la monarchie française. Il est ensuite sacré à Noyon par Adalbéron, consolidant sa légitimité par l'approbation de l'Église.
Les défis du début de règne
Bien qu'Hugues Capet ait été élu roi, son autorité est loin d'être incontestée. À cette époque, le roi de France n'est en réalité que le seigneur d'une partie restreinte du royaume, qui correspond principalement l'Île-de-France actuelle, tandis que d'autres régions sont contrôlées par de puissants ducs et comtes. Le pouvoir royal est donc limité, et Hugues doit faire face à la concurrence de Charles de Lorraine, dernier prétendant carolingien, qui tente de revendiquer le trône. Pour lutter contre ce prétendant, Hugues s'appuie sur le clergé qui le soutient depuis son élection. Cependant, Hugues parvient à neutraliser cette menace grâce à la trahison d'Adalbéron de Laon en 991. Charles fut emprisonné à Orléans. Le jeune roi parvient ainsi à écarter son principal rival et consolide son pouvoir.
L'une des stratégies d'Hugues Capet pour renforcer le pouvoir de sa lignée est d'associer son fils, Robert, à la royauté de son vivant. En 987, Robert est couronné roi et associé au pouvoir du vivant de son père. Cette pratique permet à la dynastie capétienne de s'assurer une continuité sans rupture majeure évitant les écueils liés aux questions de la succession. Cette pratique se révélera cruciale dans la stabilité politique de la dynastie capétienne.