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Peu importe qu'il le portât pour masquer, dit-on, une déformation crânienne : son casque d'hoplite vissé sur la tête et rejeté négligemment en arrière accentue l'identification de Périclès à Athènes et à sa divinité éponyme Athéna.
Oraison funèbre de Périclès. © Philipp Foltz, Wikimedia commons, DP
Athènes au temps de Périclès
Apparenté par sa mère aux Alcméonides, qui, en 510 avant J.-C., avaient été les artisans du renversement de la tyrannie, Périclès (vers 490-429 avant J.-C.) résume la démocratie athénienne, alors même qu'il en a subtilement dévié le courant. Constamment réélu stratège de 443 à 431, il appartient bien à la classe aristocratique et affecte les manières hautaines et réservées de son milieu d'origine. Il a son propre cercle d'amis, parmi lesquels le philosophe Anaxagore, l'urbaniste Hippodamos, sa maîtresse la courtisane Aspasie, tous Milésiens d'origine, sans oublier le sculpteur Phidias : plutôt des hommes de culture que des politiciens. Et c'est bien par l'esprit plus que par l'autorité - ou plutôt par l'autorité de l'esprit - que Périclès gouverne, intimidant les Athéniens quand ils manifestent une confiance excessive, les rassurant quand ils se laissent aller à des craintes injustifiées, comme le remarque son contemporain l'historienhistorien Thucydide.
Pour autant, rien d'original dans sa ligne politique, si tant est qu'il en ait une. Au sortir des guerres médiques (490-479 avant J.-C.), Athènes a engrangé ce qu'il lui fallait de gloire et de ressources. Il ne lui appartient plus de courir l'aventure. Mieux vaut qu'elle se voue à un immobilisme rentier. C'est justement au moment où elle en sort, et qu'elle s'aventure dans une guerre incertaine contre Sparte, la guerre du Péloponnèse (431-404 avant J.-C.), qu'elle se sépare du grand homme... pour mieux le rappeler en 429, mais il est alors emporté par la pestepeste.
C'est dans le domaine des grands travaux qu'il appose sa marque la plus nette à sa cité, allant jusqu'à la parer « comme une coquette », au jugement de Plutarque.
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