Les massacres de septembre se sont déroulés du 2 au 6 septembre 1792. Pensant la Révolution française menacée par les royalistes et l'armée austro-prussienne, de nombreux citoyens ont envahi les prisons pour y massacrer les détenus. Cet épisode marque l’entrée de la Révolution dans sa phase la plus cruelle et la plus sanglante.
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Au mois de septembre 1792, trois ans après le début de la Révolution française, l'inquiétude gagne la population. Après la chute de la monarchie en août 1792, la France doit faire face à l'invasion d'une armée composée de Prussiens et d'Autrichiens. S'ajoutent à ces craintes, le mouvement contre-révolutionnaire et un courant royaliste est encore très présent qui fait planer une menace sur la Révolution.
Des rumeurs de complots internes, fomentés par les nobles emprisonnés, circulent faisant redouter des répressions par les royalistes ou leurs alliés s'ils venaient à être libérés. Le Comité de surveillance de la commune souffle sur les braises et attise l'inquiétude des citoyens. La psychosepsychose collective est aussi entretenue par la presse. Il est soutenu par certains journalistes, notamment Marat, Gorsas ou Fréron, mais aussi par le député Danton, qui estime que « Paris doit être purgé ».
Les massacres de septembre font plus d'un millier de victimes
Dans ce climatclimat délétère, la situation bascule le 2 septembre. Un groupe de prêtres réfractairesréfractaires, qui doit être conduit à la prison de l'Abbaye, est malmené par son escorte et attaqué par la population. Sur les 24 prêtres, 19 sont exécutés et c'est le point de départpoint de départ des massacres de septembre. Durant quatre jours, jusqu'au 6 septembre, plusieurs prisons parisiennes (la Force, la Conciergerie, Bicêtre) et d'autres situées en province, sont attaquées.
Accusés, le plus souvent à tort, d'être opposés à la Révolution, ce sont plus d'un millier de détenus qui sont tués jusqu'au 6 septembre, qu'il s'agisse de prêtres, d'aristocrates ou de simples détenus de droit commun. Ces massacres sont attribués à des révolutionnaires, des sans-culottes, appelés les « septembriseurs ».
À noter
Les massacres de septembre sont l'un des premiers événements d'une période sombre que l'histoire retiendra sous le nom de Terreur et qui durera jusqu'en 1794. Sur l'interprétation et l'explication de ces tueries, les historienshistoriens n'ont toujours pas tranché entre préméditations et actes organisés ou panique et mouvements de masse populaire spontanés.