Des milliers de témoignages d’objets volants non identifiés affluent chaque jour. Mais, loin de constituer une preuve de l’existence d’extraterrestres, ces observations relèvent bien souvent d’une explication bien plus terre à terre.
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Mystérieux objets filant dans le ciel, flashsflashs lumineux, boules orange qui virevoltent en escadron... Chaque année, le Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan), rattaché au Cnes (Centre national d'études spatiales), enregistre plus de 200 témoignages d'objets volants non identifiés (Ovni). Le Mutual UFO Network (Mufon), l'un des principaux organismes d'enquête sur les ovnis aux États-Unis, a, quant à lui, enregistré 3.800 cas entre janvier et fin septembre 2020.
Nuage, avions et lanternes magiques
La plupart du temps, ces phénomènes sont pourtant parfaitement explicables. InsectesInsectes pris dans la lumière d'un lampadaire, nuagenuage lenticulaire, aurore boréale, avion furtif, essai de missile, lanterne magique ou ballon... La plupart des cas reposent sur des témoignages uniques de personnes qui, bien que sincères, ne sont pas aptes à distinguer un avion d'une soucoupe volante. « Très peu de cas impliquent des phénomènes qui pourraient surprendre un observateur un peu averti », confirme au site Astronomy Steve Hudgeons, directeur international des enquêtes au Mutual UFO Network.
Cette vidéo enregistrée en 2019 montre des objets en forme de pyramides planant au-dessus d'un destroyer de la Marine. Ces images ont été confirmées comme authentiques par le Pentagone. © Jeremy Corbell, YouTube
Si les témoignages reposaient autrefois principalement sur les souvenirs des témoins, c'est-à-dire sujets à des « reconstitutions », les observations s'additionnent aujourd'hui souvent d'images prises avec un téléphone portable. Or, ces derniers peuvent eux-mêmes engendrer des confusions, car ils n'ont pas d'obturateurobturateur mécanique. « Les oiseaux deviennent des vaisseaux extraterrestres en forme de cigare et les insectes des ovnis hypersoniques parce que les gens ne se rendent pas compte qu'ils volent juste en face de l'objectif de l'appareil photo », ironise l'astronomeastronome Seth Chostak. Il y a aussi de plus de plus de satellites visibles, à l'instar de la constellation Starlink qui en compte déjà plus de 1.200.
2 % des observations d’Ovni restent inexpliquées
Le Geipan classifie les témoignages de A à D2 en fonction de leur étrangeté et la consistance.
- 59 % des cas sont classés A ou B, c'est-à-dire qu'ils s'expliquent par des méprises ou des erreurs de perception ;
- 34 % des observations sont inexploitables et classées C ;
- Environ 7 % des observations restent inexpliquées (classées D1 ou D2).
Et encore, « sur les 10 dernières années, le taux d'inexpliqués est plus faible (2 %), car on reçoit plus de témoignages et les outils numériquesnumériques permettent des enquêtes plus approfondies », explique le Geipan.
Certains témoignages s'avèrent toutefois plus crédibles, notamment quand ils proviennent de pilotes d'avion, un public a priori plus averti. En 2020, le Pentagone a ainsi déclassifié trois vidéos de l’US Navy montrant « des objets volants non identifiés réalisant des manœuvres incompatibles avec les performances de tous les engins volants connus ». Mais là encore, cela ne signifie pas qu'on a affaire à des extraterrestres. L'armée américaine n'utilise d'ailleurs pas le terme d'Ovnis, mais celui de Pan (Phénomènes aérospaciaux non-identifiés).