Les traités de Westphalie ont été signés en 1648, et mettent fin à deux conflits entre puissances européennes : la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-Vingts Ans. Ces traités ont établi les fondements de l'ordre international moderne en définissant les grands principes de souveraineté nationale et d'égalité entre les États.
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Le système mis en place par ces traités entraîne une modification profonde des équilibres politiques régionaux et internationaux. Le nouvel équilibre européen est amené à perdurer, c'est ce qu'on appellera le « système westphalien ». Les traités ont également joué un rôle clé dans la formation des États-nations tels que nous les connaissons aujourd'hui.
Pourquoi parle-t-on de trois traités ?
Les traités sont signés entre les différents belligérants et donnent lieu à des accords multilatéraux entre les pays impliqués dans la Guerre de Trente Ans et dans la Guerre de Quatre-Vingts Ans. Il y a donc trois traités distincts qui mettent fin à ces deux conflits :
- le traité de Munster du 30 janvier 1648 entre l'Espagne et les Provinces-Unies ;
- le traité d'Osnabrück du 6 août 1648 entre le Saint-Empire romain germanique et la Suède ;
- le traité de Munster du 8 septembre 1648 entre le Saint-Empire romain germanique et la France.
Les deux derniers sont publiés simultanément le 24 octobre 1648.
La définition de nouvelles frontières entre les États
Ces traités font bouger les frontières des États et remodèlent la carte de l'Europe. Les Provinces-Unies deviennent indépendantes de l'Espagne. La France reçoit une grande partie de l'Alsace alors que la Suède obtient comme fiefs d'Empire, les évêchés de Brême et Wismar ainsi que la Poméranie occidentale. Cela lui donne accès aux Diètes de l'Empire, et donc aux décisions politiques. La Suisse gagne également sa souveraineté.
Les principes de souveraineté nationale
Les traités de Westphalie ont établi le principe de la souveraineté nationale avec une reconnaissance mutuelle des États et de leur souveraineté sur leur territoire. Chaque État définit sa propre politique intérieure et exerce pleinement son autorité souveraine. Cela implique qu'aucun État ne peut faire de l'ingérence dans les affaires d'un État voisin. Ce principe met fin au système féodal en Europe, où les princes et les rois avaient des pouvoirs étendus sur les territoires et les peuples sous leur contrôle.
L'égalité entre les États
Les traités de Westphalie établissent également l'égalité entre les États, selon laquelle aucun État n'a de droits supérieurs sur un autre. Ce principe s'applique également à l'intérieur du Saint-Empire romain germanique : tout État a la supériorité territoriale sur ses terres. Les villes impériales jouissent de privilèges identiques et toute décision est soumise à l'approbation des États lors de la Diète d'Empire.
Cette égalité entre les États a été un principe clé de l'ordre international moderne et a joué un rôle important dans la préventionprévention des conflits entre les États.
La fin des persécutions religieuses
Enfin, les Traités de Westphalie confirment les dispositions prises lors de la paix d'Augsbourg en 1555 en matière religieuse. Ils mettent en place le concept de cujus regio ejus religio, c'est-à-dire « tel prince, telle religion » instaurant le principe selon lequel c'est le prince qui détermine la confession de son peuple. Par ces traités, toute persécution est ainsi proscrite et l'égalité absolue est proclamée entre catholiques et protestants. Cela met fin aux conflits religieux qui ont ravagé l'Europe et introduit l'idée d'une laïcisation des relations internationales. Ces dernières se dégagent progressivement des normes religieuses et s'affranchissent du pouvoir spirituel dans l'instauration des relations inter-étatiques.
S'ils mettent fin à des conflits longs de plusieurs décennies, les traités de Westphalie ont surtout marqué l'histoire pour l'empreinte durable qu'ils ont laissée dans la définition des relations internationales en instaurant de nouveaux rapports entre États. Ils marquent les prémices de l'idée de souveraineté nationale, d'égalité entre les États et d'État nation.
