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Le génocide au Rwanda : les effets de la colonisation
Pour comprendre les raisons de ce massacre, il faut remonter à l'époque de la colonisation du pays. Sous domination allemande dès le début du XXe siècle, le Rwanda subit les affres d'une idéologie ethnologique déjà prégnante, qui désigne la tribu tutsie comme étant supérieure à celles des Hutus et des Twas. Les colonisateurs affirment alors que les Tutsis constituent une ethnie plus intelligente et plus proche des peuples européens. À la fin de la première guerre mondiale, la Belgique reprend le flambeau de la colonisation, et ne trouve rien à redire à cette situation qui lui paraît bien établie. D'un côté, les Tutsis ont accès à l'instruction et occupent des postes à responsabilités dans l'administration. De l'autre, les Hutus cultivent la terreterre et restent cantonnés aux classes socioéconomiques inférieures.
Naissance d'une haine entre tribus et génocide au Rwanda
La discrimination raciale va plus loin en 1931, lorsque le colonisateur belge décide la mise en place d'une carte d'immatriculation désignant l'ethnie d'origine des Rwandais. Désormais, les habitants sont caractérisés par leur origine tutsi, hutu ou twa. Mais à l'indépendance, l'alliance historique s'inverse, et de nombreux Tutsis sont contraints à l'exil au début des années 1960. L'animosité entre Tutsis et Hutus ne cesse de croître. Les exilés tentent à plusieurs reprises de rentrer au pays, mais la répression est sanglante. En 1990, une guerre civile éclate. L'attentat perpétré contre le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, signe le début du génocide.
À savoir
Pour juger les commanditaires de ce génocide, le Conseil de sécurité de l'Onu a créé un tribunal spécial, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le 8 novembre 1994.