Le bilan de la première guerre mondiale est lié à sa nature de première guerre totale. Jusqu'ici, jamais autant de soldats n'avaient été enrôlés, et jamais on n'avait eu à déplorer autant de victimes. La guerre marque aussi la fin des empires en Europe. Enfin, le traité de Versailles, qui écrase l'Allemagne, porte en lui certains germes de la seconde guerre mondiale.


au sommaire


    Le bilan humain de la guerre 14-18 est lourd. Au lendemain de l'armistice du 18 novembre 1918, près de 20 millions de personnes sont mortes, dont près de 10 millions de soldats et près de 9 millions de civils. Durant les quatre ans du conflit, ce sont près de 60 millions d'hommes qui ont pris les armes. En France, 10 % de la population masculine active est morte ou a disparu.

    À la fin de la guerre, les sociétés européennes doivent intégrer les nombreux blessés et invalides de guerre. On surnomme alors les soldats gravement blessés et marqués physiquement, notamment avec de lourdes séquelles au niveau du visage, les « gueules cassées ». Beaucoup, alors marqués psychologiquement, furent internés à vie.La première guerre mondiale a également été le théâtre du massacre de 800.000 à 1.500.000 Arméniens par le gouvernement turc, considéré par plusieurs pays comme un génocide.

    Les « gueules cassées », défigurées, amputées, handicapées, aveugles, gazés ou invalides sont près de 6 millions et demi après la guerre. © <em>Wikimedia Commons</em>, Domaine Public
    Les « gueules cassées », défigurées, amputées, handicapées, aveugles, gazés ou invalides sont près de 6 millions et demi après la guerre. © Wikimedia Commons, Domaine Public

    La fin des empires européens

    En 1918, les empires présents sur le sol européen disparaissent tous. L'empire allemand devient la République de Weimar et perd l'Alsace et la Lorraine ainsi qu'une partie de son territoire oriental pour créer la Pologne. L'empire austro-hongrois est totalement dépecé pour donner naissance à l'Autriche, la Hongrie et la Tchécoslovaquie. La Yougoslavie est fondée. Une partie de l'Empire ottoman est partagée entre la France et le Royaume-Uni. Enfin, la Russie tsariste disparaît suite à la Révolution d'Octobre. Sous l'impulsion du président américain Wilson, les peuples revendiquent le droit à l'autodétermination pour s'affranchir des anciennes tutelles impériales héritées du XIXe siècle.

    Des actions pour la paix

    Les traités de paix qui suivent l'armistice de 1918 sont très durs pour les vaincus. Ainsi le traité de Versailles est vécu comme un diktat par les Allemands. Le pays se retrouve sans armée et privé de l'une de ses régions les plus riches en minerais, la Ruhr. L'Allemagne doit également s'acquitter d'une indemnité de guerre qui plonge rapidement le pays dans une spirale inflationniste. Des handicaps qui seront autant d'arguments brandis par les nazis pour déclencher la seconde guerre mondiale.

    Pour que la première guerre mondiale soit la « der des ders », les pays décident en 1919, principalement poussés par les États-Unis, de créer une organisation internationale chargée de veiller au maintien de la paix dans le monde : la Société des Nations.

    À savoir : la bataille d'Ypres, le 22 avril 1915, a été la première attaque chimique massive. Elle a fait 10.000 victimes.