Pour vous tester, pour voir comment vous réagissez à des situations embarrassantes et stressantes, le recruteur n’hésite pas à employer la méthode radicale, celle des questions pièges. L’idée pour lui étant d’en savoir rapidement plus sur votre personnalité, votre repartie, votre expression orale, et bien sûr votre préparation à l’entretien… Alors anticipez, préparez-vous !
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L'entretien d'embauche, c'est certainement le moment le plus redouté des candidats, celui où le recruteur pose des questions « bateau » sur vous, vos qualités et vos défauts, votre intérêt et votre motivation pour le poste, vos prétentions salariales, vos ambitions, voire des questions plus saugrenues. Elles sont faites pour tester votre repartie, votre réaction face à l'imprévu et au stress induit, votre sens de l'improvisation. Le recruteur les utilise également pour lui permettre de départager des candidats lorsque les profils sont similaires. À ce moment-là, la personnalité du candidat aide à la décision finale. On les appelle les questions pièges, même si ce n'est pas la volonté première du recruteur de piéger le candidat, mais bien d'en savoir plus sur sa personnalité et à sa capacité à gérer une situation stressante. Si certaines d'entre elles sont devenues des incontournables, et donc peuvent se préparer en amont, d'autres sont totalement imprévisibles. Et les recruteurs ne manquent pas d'idées pour imaginer tous types de questions incongrues déstabilisantes...
Les questions pièges pour vous sortir de votre « confort »
Il est vrai que certaines des questions pièges posées au cours d'un entretien d'embauche reviennent quasi systématiquement. Ce sont celles qui paraissent simples mais auxquelles il est extrêmement compliqué de répondre sans y avoir réfléchi.
- Pouvez-vous me parler de vous en quelques minutes ?
- Quelles sont vos qualités et vos défauts ?
- Pourquoi avez-vous postulé à ce poste en particulier ?
- Pourquoi ce poste vous paraît-il fait pour vous ?
- Pourquoi devrais-je vous choisir vous plutôt qu'un autre candidat ?
- Aimez-vous travailler en équipe ?
- Quelles sont vos prétentions salariales ?
- Pensez-vous pouvoir évoluer au sein de cette entreprise ?
- Comment avez-vous envie d'évoluer dans les prochaines années ?
- Avez-vous des questions ?
À ces questions, il est nécessaire de prendre le temps d'y apporter vos propres réponses, qui doivent être concises, informatives et factuelles. N'hésitez pas, par exemple, à vous constituer une liste de vos qualités et défauts, de voir ce qui vous représente le mieux, mais aussi d'éviter de mettre en avant des qualités qui peuvent devenir un frein dans une organisation ou de parler de certains de vos défauts qui peuvent devenir des qualités pour le poste. Être pointilleux peut freiner votre efficacité pour certaines missions mais devenir un atout pour des postes qui nécessitent un travail de fourmifourmi, comme la comptabilité ou la documentation... À l'inverse, la franchise est considérée comme une qualité, mais elle peut heurter dans certains contextes.
La question la plus « bateau » du recruteur qui vous demande de parler de vous doit se préparer en « tiroir ». Dans un premier temps, il apparaît judicieux de parler de son parcours professionnel plutôt que personnel, en évitant à tout prix bien sûr de réciter à nouveau son CV. Donner les 2-3 grandes étapes de votre carrière et ce que vous avez pu réaliser de notable. Ne pas hésiter à poser des questions sur l'entreprise, sur ses salariés, le secteur d'activité. Cela montre votre intérêt au-delà même du poste. Dans un deuxième temps, vous pouvez parler de vos engagements personnels et de citoyen, dans le sport, le monde associatif, humanitaire, culturel... Si vous sentez le recruteur peu intéressé par cet aspect, ne pas insister.
Les véritables questions pièges qui cherchent à déstabiliser
Lors d'un entretien d'embauche, il est inévitable que le recruteur vous teste vraiment sur votre capacité à répondre de façon juste et sereine face à une situation difficile. À ce moment-là, le recruteur tente une « offensive » souvent agressive, en tout cas, il vous met dans un contexte où il sait que vous n'avez pas la réponse ou que la réponse est gênante.
C'est le cas des questions très pointues sur l'entreprise, ses produits, ses machines, son fonctionnement. Il peut également vous demander de répondre à un cas bien concret auquel vous pourriez être amené à travailler si vous décrochez le poste ou le cas d'une gestion de « crise » au sein de l'entreprise, par exemple, « Comment feriez-vous si vous ne vous entendiez pas avec vos collègues, vos supérieurs ? ».
Provocation oblige, il peut également s'attaquer à votre personnalité, à un trait de votre caractère qu'il juge négatif pour vous mettre au défi d'y remédier, comme « Vous êtes toujours aussi brouillon lorsque vous vous exprimez ? », « Vous êtes toujours aussi bavard ? », « Vous ne vous arrêtez jamais de bouger ? », « Qu'est-ce qui ferait que je pourrais ne pas vous choisir ? »...
Entretien d'embauche : les conseils clés pour se sentir prêt au « combat »
Évidemment, la base pour aborder un entretien d'embauche est votre préparation « sur le fond », d'apprendre à synthétiser votre expérience professionnelle, vos compétences, vos réussites, les difficultés ou les échecs qui vous ont appris, votre capacité à résoudre les problèmes et les situations de stressstress, votre évolution...
Ensuite, il y a votre préparation « mentale » avant et la gestion de votre stress pendant l'entretien. Cette préparation mentale passe par la confiance en soi, la capacité à rester positif quelle que soit la situation ou la difficulté permettant de gérer au mieux ses émotions. Se sentir bien dans son corps aide à avoir un « bon mental » ; cela peut passer par la pratique sportive ou simplement par le fait de prendre soin de soi. Arriver à un entretien en forme, enthousiaste, bien habillé dans des vêtements dans lesquels on se sent bien, maquillée permet de se sentir plus « solide ».
Se préparer en amont à un maximum de questions pièges possiblement posées fera que l'on sera moins déstabilisé quand elles arrivent. Et si l'une d'entre elles arrive... surtout ne répondez pas du tac au tac, prenez votre temps, pour réfléchir, peser la réponse, poser une question complémentaire en retour pour faire préciser la pensée de votre interlocuteur. Répondez toujours en positivant avec l'appui de vos expériences réussies, des difficultés surmontées... Et puis, n'hésitez pas à dire que vous ne savez pas, que cette question mérite réflexion, recherche... Un recruteur ne vous en voudra pas de dire que vous ne savez pas répondre à une question précise à laquelle, par définition, l'objectif n° 1 n'était pas que vous y répondiez, mais comment vous y répondiez...