Le transport aérien est synonyme de risque minime pour les voyageurs et le personnel de bord. Mais parmi les possibilités de défaillances, l'une d'entre elle concerne les collisions aviaires, ou risques aviaires. Dans la mesure où des oiseaux viendraient impacter un avion, quel serait le risque pour l'appareil et pour ses passagers ?
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Quand un Boeing 737-800 de la compagnie sud-coréenne Jeju Air s'écrase le 29 décembre 2024 lors de l'atterrissage à l'aéroport de Muan, en Corée du Sud, c'est la stupéfaction. L'accidentaccident est largement documenté, des vidéos étant rapidement diffusées sur les réseaux sociauxréseaux sociaux. Sur cent-quatre vingt un occupants, seuls deux membres d'équipages survivent à la catastrophe. L'enquête débute rapidement pour comprendre les causes du désastre. Si les trains d'atterrissages n'étaient pas sortis lors de la manoeuvre, un obstacle en bout de piste semble avoir provoqué l'explosion de l'aéronef. Mais une vidéos prise du vol 2216, quelques instants avant sa descente fatidique, semble pointer vers une collision aviaire. Des oiseaux auraient été aspirés dans le réacteur droit de l'appareil, entraînant une réaction en chaîne aboutissant sur la destruction de l’avion.
Des événements récurrents dans l’aviation civile
Selon les premiers rapports d'investigation des autorités, un vol d'oiseaux entrant en contact avec les réacteurs de l'avion aurait effectivement induit un problème hydraulique, bloquant la sortie des trains d'atterrissage lors de la descente. L'aéroport de Muan est un cas particulier, les médias locaux soulignant la présence d'une nombreuse faunefaune aviaire dans les environs.
Cette cause précise du crash se révèle rarissime, les collisions aviaires étant intégré au schéma de conception des avions modernes. Selon la BBC, la Federal Aviation Administration (FAA, administration fédérale de l'aviation) américaine relevait presque vingt-mille collisions d'avions avec des animaux en 2023. Au Royaume-Uni, mille-quatre cent collisions aviaires étaient dénombrées en 2022. Elles peuvent parfois endommager considérablement les avions, occasionnant cependant très peu de crash. En 2009, une collision analogue avait provoqué l'amerrissage du vol 1549 d'US Airways sur le fleuve Hudson, qui traverse New-York.
Un risque mesuré
L'International Civil Aviation Organization (ICAO, organisation internationale de l'aviation civile) suit de près les statistiques liées à ce genre d'incidents. Entre 2016 et 2021, deux-cent soixante-dix mille rapports concernant des collisions en vol étaient réceptionnés, provenant de cent quatre-vingt-quatorze pays à travers le monde. Avec l'augmentation du nombre journalier de vols dans le monde, le nombre de collisions connaît parallèlement une croissance quantitative. L'ICAO note que la majorité de ces incidents se déroulent au décollage, lors de la descente des avions et à l’atterrissage. Le décollage représente ainsi vingt-cinq pour-cent des collisions aviaires.
Une importante quantité de normes sécuritaires sont établies pour éviter que ce type d'événements ne provoque la détérioration et la perte d'un appareil. En Arabie Saoudite, les autorités prônaient ainsi le contrôle des habitats sauvages dans les environs des aéroports, en déplaçant les nids et régulant la circulation des oiseaux à proximité des pistes. Les scientifiques prônaient aussi une analyse détaillée des habitudes de vol des animaux, afin de les éviter lors des décollages et atterrissages.
D'autres méthodes existent pour réduire les risques. Lors de l’assemblage des avions, la résistancerésistance des moteurs est éprouvée grâce aux fameux « chicken gun ». Ces derniers tirent des carcasses de volaille à grande vitesse dans des réacteurs en action. Pour les appareils certifiés et employés par une très vastes majorité de compagnies aériennes, les avions sont ainsi capables de supporter une voire plusieurs collisions aviaires. Malgré les incidents de la fin de l'année 2024, l'aviation reste le moyen de transport le plus sur au monde. Au cours des douze derniers mois, les autorités recensent excrément peu d'accidents mortels : ils sont calculés à 0,1 pour un million de vols.