Un ancien port de pirates dans les Caraïbes, une riche ville balnéaire romaine, des alignements de statues en Chine… Ces vestiges de cités englouties entretiennent le mystère d’anciennes civilisations. Partez à la découverte de leur histoire.


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    Le terme de cité engloutie fait inévitablement penser à l’Atlantide, une île mythique de la taille d'un continent et dédiée dieu de la mer Poséidon, qui aurait disparu brutalement lors d'un cataclysme. Bien que l'Atlantide ait suscité de nombreux fantasmes et fictions, on n'a jamais retrouvé sa trace, à la différence de véritables villes immergées par les eaux et dont subsistent les vestiges sous-marinssous-marins. Découvrez l'histoire de ces cités englouties.

    Héracléion (Égypte)

    Située dans la baie d'Aboukir, près d'Alexandrie dans le deltadelta du Nil, la ville antique de Héracléion est aujourd'hui immergée sous huit mètres d'eau. Selon la légende, Héracléion a été abandonnée il y a 1.200 ans à la suite d'un tremblement de terretremblement de terre qui a déclenché un raz-de-maréeraz-de-marée. La cité, un ancien port de commerce et centre religieux, a été découverte en 2000 par l'archéologue français Franck Goddio et son équipe. On y a trouvé de véritables trésors archéologiques, dont d'immenses stèles en granit rose de 6,10 mètres de haut, des temples, objets en bronze, pièces d'or, sarcophages d'animaux momifiés ainsi que de nombreuses épaves.
     

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    Shi Sheng (Chine)

    Aussi nommée Cité des LionsLions, Shi Sheng s'est retrouvée immergée en 1959 lors de la création du barrage de Xin'an, à 400 kilomètres de Shanghai. Cinquante mille hectares ont été inondés et 290.000 personnes évacuées, dont les habitants de Lion City, une ancienne ville de 1.600 ans qui fut le centre culturel et historique de la province aux VIIe et VIIIe siècles. Tombée dans l'oubli jusque dans les années 2000, la ville est redevenue un lieu touristique pour les plongeurs. Située entre 26 et 40 mètres sous l'eau, Shi Sheng abrite de magnifiques statues, des sculptures de lions et de dragons, des routes pavées et des arches.
     

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    Port-Royal (Jamaïque)

    Siège du gouvernement britannique au XVIIe siècle, Port-Royal était une plaque tournante de la piraterie dans les Caraïbes. Parfois surnommée « Pompéi du Nouveau Monde », la cité est alors une des villes les plus prospères de la région, avec ses tavernes, salles de jeux et de passes et ses commerces. Construite en grande partie sur le sablesable, Port-Royal s'écroule littéralement dans la mer lors d'un tremblement de terre suivi d'un tsunami le 7 juin 1692, qui fera environ 3.000 victimes. Les Anglais décident alors de construire un niveau port, Kingston, situé à quelques kilomètres. En raison de la visibilité sous-marine réduite, les chercheurs ont entrepris de cartographier les ruines en 3D.
     

    Baïes (Italie)

    Jadis riche station balnéaire de la Rome antique, Baïes dort aujourd'hui dans la mer à 16 kilomètres au large de Naples. La cité comporte encore les vestiges de luxueuses villas dont celles des empereurs Jules César et Néron. On peut aussi y admirer des bains romains et saunassaunas pratiquement intacts, des casinos, statues, mosaïques, et de nombreux objets d'art. Décimée par les envahisseurs musulmans au VIIIe siècle puis par la malariamalaria en 1.500, Baïes a finalement peu à peu glissé dans la mer en raison de l'activité volcanique dans la région. De nombreuses sculptures ont été transférées dans les musées, mais les fondations de la cité sont visibles à travers les eaux cristallines quand on prend un peu de hauteur.
     

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    Pavlopetri (Grèce)

    Cité portuaire grecque durant l'âge de bronze, Pavlopetri fut abandonnée au VIIIe siècle avant J.-C en raison de l'avancée de la mer. Situé aujourd'hui à environ quatre mètres de profondeur à l'extrême sud du Péloponnèse, le site est remarquablement bien conservé. On a ainsi pu reconstituer le plan presque complet de la cité, avec ses rues, ses bâtiments, et ses tombeaux datant de l'époque mycénienne (1600 à 1100 avant notre ère). Des objets en céramiquecéramique datant du Néolithique ont également été découverts, laissant penser que la ville est encore plus ancienne que prévu (5.000 ans).
     

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    Dunwich (Royaume-uni)

    Surnommée « l'Atlantide britannique », Dunwich, dans le Suffolk au sud-est de l'Angleterre, était une des plus grandes villes du pays au XIe siècle. Mais durant les XIIIe et XIVe siècles, une succession de tempêtestempêtes ont érodé la côte et la cité a fini par être engloutie sous plus de 10 mètres d'eau. Grâce à des sondages à ultrasons, les chercheurs y ont découvert plusieurs bâtiments et églises, des poteries, des épaves de bateaux. Difficile toutefois d'en avoir un aperçu, car la visibilité est extrêmement mauvaise et il est quasi impossible de prendre des photos.

    Vue en 3D de l’église de Sainte-Catherine, dans la ville submergée de Dunwich, en Angleterre. © Université de Southampton
    Vue en 3D de l’église de Sainte-Catherine, dans la ville submergée de Dunwich, en Angleterre. © Université de Southampton

    Yonaguni-jima (Japon)

    Cette mystérieuse pyramide git entre 30 mètres et 5 mètres sous l'eau au sud de l'île de Yonaguni, à une centaine de kilomètres à l'est de Taïwan. Elle a été découverte en 1985 par Kihachiro Aratake lors d'un repérage pour des plongées touristiques. Son origine demeure discutée par les scientifiques : pour certains, l'impressionnante structure en grèsgrès constituée de larges marches et de parois lisses est d'origine naturelle, mais d'autres estiment qu'il s'agit des vestiges d'une cité vieille de 5.000 ans. Le site pourrait également avoir servi de carrière de pierres ou de fondations pour des bâtiments détruits depuis. Quoi qu'il en soit, Yonaguni est l'un des hauts lieux de plongée dans la région.
     

    Atlit Yam (Israël)

    Couvrant 40.000 mètres carrés, le site sous-marin de Atlit-Yam gît à 10 mètres de fond à environ 400 mètres des côtes au nord d'Israël. Il a été découvert en 1984 par l'archéologue Ehud Galili, qui avait repéré un monticule de pierres brutes qui s'est révélé être un puits. La cité d'Atlit Yam serait datée d'au moins 9.000 ans et les artéfacts retrouvés indiquent qu'elle fut une communauté maritime prospère. On y a notamment trouvé un « mini-Stonehenge », avec un cercle de pierres dressées, et d'autres objets funéraires datant du Néolithique. Les scientifiques demeurent divisés sur les causes de sa disparition : tsunami provoqué par une éruption de l’Etna ou montée des eaux progressive liée au réchauffement climatiqueréchauffement climatique de la fin de l'âge glaciaire ?

    Atlit Yam, une ancienne cité néolithique engloutie en Israël. © Yosef Galili, Ehud Galili, Itamar Greenberg
    Atlit Yam, une ancienne cité néolithique engloutie en Israël. © Yosef Galili, Ehud Galili, Itamar Greenberg