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L'information n'est pas gratuite. Mais un texte publié sur Internet n'a pas d'étiquette. Il n’apparaît pas barré d'un bandeau avertissant si son auteur s'est contenté de répercuter une information lue ailleurs, ou s'il en a recoupé les informations, a restitué les questions qu'il aborde dans leur contexte, relativisant ou non leur nouveauté et l'a soigneusement travaillé pour qu'il soit facile à lire. Tout cela prend du temps. Mais depuis quelques années, l'économie des médias a changé. Les revenus publicitaires qui permettaient à la presse écrite de vivre il y a une dizaine d'années se tarissent, et ne se reportent que très partiellement sur les sites gratuits d'informations en ligne. Et encore ceux-ci doivent-ils démultiplier le nombre de pages de leurs sites, donc produire toujours plus de textes à moindre coût. Je pense qu'il faut avoir bien ça en tête quand on navigue sur Internet. Et saluer d'autant plus les chercheurs et les enseignants qui prennent de leur temps pour rédiger ces dossiers sur Futura-sciences. Parce qu'ils font cela sur leur temps de loisir, entre paquets de copies, encadrements, recherches de financement, et j'en passe. Mais on ne peut pas, je pense, se reposer uniquement sur eux pour obtenir de l'information de qualité. Il faut aussi aller l'acheter en kiosque, ou militer pour qu'ouvrent des sites bien conçus et raisonnablement payants — pour l'instant, le trop petit nombre de lecteurs susceptibles de s'y abonner, et la crainte de menacer la fragile économie de leurs ventes papier font hésiter les petites structures de la presse scientifique. Peut-être faut-il aussi que se développent l'usage des « liseuses » à l'encre électronique, des appareils qui permettent de lire confortablement des textes longs. Il y a des signes encourageants de ce point de vue. En tout cas, longue vie à Futura-sciences et à l'information scientifique en ligne.
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Biographie
Je suis né en 1975. Aujourd'hui, je suis journaliste scientifique indépendant. Depuis cinq ans, je suis chargé des actualités en archéologie du magazine scientifique La Recherche. Mais avant de me spécialiser en archéologie, je me suis intéressé à une toute autre discipline : la physiquephysique.
Entre 22 et 25 ans, j'ai en effet préparé une thèse à l'École polytechnique. Je travaillais sur une expérience qui se trouvait au CernCern, le grand centre européen de physique des particules situé à la frontière franco-suisse. Nous étions une petite centaine de personnes, issue de divers pays − Italie, Portugal, Russie, etc. − à la faire fonctionner et en analyser les données. Pour résumer très vite, il s'agissait de faire entrer violemment en collision des atomesatomes, de façon à libérer leurs constituants les plus élémentaires : les quarksquarks.
Après avoir soutenu ma thèse, je suis tout de suite parti faire mon service militaire comme enseignant. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de ne pas me présenter au concours du CNRS. Après réflexion, j'avais compris que la vie du chercheur en physique des particules ne me convenait pas. Petit maillon dans de plus en plus vastes collaborations internationales, son temps me semblait un peu trop accaparé par les développements technologiques complexes des instruments de mesure. C'est souvent très intéressant, mais cela lui laisse finalement peu de loisirs pour son cœur de métier, questionner les lois de la nature.
Comme je suis très curieux et que j'aime écrire, je me suis tourné vers le journalisme scientifique. J'ai passé un master en 2002, à l'université Paris VII. En 2003, j'ai rencontré Luc Allemand , qui était alors rédacteur en chef adjoint du magazine La Recherche. Il m'a proposé de tenir une rubrique sur les phénomènes physiques présents dans la vie quotidienne, avec un chercheur, François Graner, qui travaillait alors à Grenoble. C'est ce que nous avons fait jusqu'en 2009, et a donné lieu à un livre paru chez Dunod. Parallèlement, je continue de travailler pour d'autres titres de presse.
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