-- Directeur Honoraire du Département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre
-- Directeur de publication des travaux de la Mission archéologique du musée du Louvre à Saqqara (Egypte)
-- Présidente du Centre d'Archéologie Memphite
Christiane ZIEGLER est agrégée d'histoire. Elle a soutenu à l'Université de Paris IV, sous la direction du Professeur N. Grimal une thèse de doctorat portant sur les collections du Département des Antiquités Egyptiennes du Louvre qu'elle a dirigé de 1993 à mai 2007. Elle est membre de l'UMR 7041-archéologies et sciences de l'antiquité (CNRS-Université de Paris I -Université de Paris X), et de nombreuses institutions scientifiques comme l'Institut Archéologique allemand du Caire, l'agence France-Museums (Louvre Abou Dabi), le Conseil artistique des musées de France, la Société nationale des antiquaires de France.
Auteur de nombreux articles scientifiques et d'ouvrages égyptologiques, membre de sociétés savantes, elle a reçu pour l'ensemble de son œuvre le Prix Gaston Maspero décerné par l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres. Elle a en particulier étudié les monuments de l'époque des pyramides (inscriptions hiéroglyphiques, statues, peintures et reliefs des tombes), le site de Saqqara, les arts du métalmétal à l'époque pharaonique (bronzesbronzes et orfèvrerie) et consacré une monographie à la reine Tiy, épouse d'Aménophis III. On lui doit également la réédition de la Grammaire de Champollion, celle de ses Lettres d'Egypte et de Nubie ainsi que plusieurs manuels d'Histoire de l'Art égyptien. Longtemps professeur d'Archéologie égyptienne à l'Ecole du Louvre, Christiane ZIEGLER co-dirige également des thèses d'archéologie égyptienne.
Elle a été commissaire de grandes expositions internationales portant sur des sujets novateurs : "Naissance de l'écriture" (Grand Palais 1982), "Tanis, l'or des Pharaons" (Paris-Grand Palais-Edimbourg 1987-1988), "Mémoires d'Egypte" (Paris-Berlin, 1990), "Egyptomania" (Paris-Ottawa-Vienne, 1994-1996), « L'art égyptien au temps des pyramides » (Paris-New-York-Toronto, 1999-2000), « les Pharaons « (Venise-Paris-Madrid-Bahrein-Valenciennes 2002-2007) « Reines d'Egypte » (juillet-septembre 2008, Grimaldi Forum, Monaco) ainsi que de nombreuses expositions en région. Elle prépare actuellement une exposition internationale portant sur « Saqqara .»
Ayant participé dès 1980 aux fouilles du musée du Louvre à Tod (Haute Egypte), elle bénéficie d'une longue expérience du terrain et a siégé plusieurs années à la Commission des fouilles du Ministère des Affaires Etrangères. Durant la période 1994-2004, elle a été directeur de l'Unité de Recherche Louvre/CNRS URA 1064 dont les travaux portent sur la région thébaine. Elle a fondé en 1991 la Mission Archéologique du Louvre à Saqqara. Depuis lors, les découvertes exceptionnelles s'y sont succédées sous sa direction.
Ses réalisations muséographiques sont nombreuses en France comme à l'étranger. En Egypte, elle a participé à la création du musée Imhotep à Saqqara et elle est membre de la commission de l'UNESCO pour le musée de la Nubie et du musée de la Civilisation égyptienne du Caire. Chaque année elle a accueilli et encadré au musée du Louvre des stagiaires égyptiens , étudiants et chercheurs, qui se familiarisent avec la pratique de l'égyptologie et de la muséologie au sein d'un grand musée occidental.
En France Christiane Ziegler a, en particulier, dirigé la rénovationrénovation du département égyptien du Louvre lors de l'opération « Grand Louvre » qui a abouti en décembre 1997 à une présentation entièrement renouvelée des collections dans des espaces agrandis et modernisés.
Comment devient-on Conservateur au département égyptien du Louvre ?
Je ne savais pas que la profession existait ! Elle était et demeure mal connue. Entre autres passions de jeunesse, il y avait l’Histoire et l’Art : je peins depuis ma plus tendre enfance. A 20 ans, j’ai choisi l’histoire contemporaine et j’ai été admise à Sciences-Po tout en continuant l’Egyptologie. Deux rencontres ont beaucoup compté dans mon orientation : celle de Jean Leclant, professeur d’Egyptologie à la Sorbonne, avec lequel j’entretiens toujours des rapports étroits, et celle de Jacques Vandier, chef du département égyptien, qui a trop tôt disparu. Alors que je suivais ces doubles études, Jean Leclant m’a demandé, comme sujet de diplôme d’études supérieures, de mener des recherches sur Tiyi, épouse du pharaon Amenhotep III. C’est Jean Leclant qui m’a conseillé de rencontrer Jacques Vandier qui venait d’acquérir pour le Louvre une statue de la reine. Et c’est ainsi que j’ai fait la connaissance d’un homme merveilleux qui m’a encouragée à travailler dans les musées. Je me souviens encore de cette première visite dans les « coulisses » du Louvre ; du long couloir qui menait à son bureau baigné de lumière ; des meubles Charles X, dont certains passent pour avoir appartenu à Champollion, et des milliers de livres qui l’entouraient. C’était à la Porte des Arts, où se trouve toujours la Conservation du département égyptien. Bien que je sois née « cours de la pyramide », à l’Isle sur Sorgue, je ne crois pas au destin mais aux rencontres.
Je pouvais entrer dans la haute fonction publique ou la diplomatie, et j’ai finalement choisi l’égyptologie à cause de ces deux « maîtres ». Je ne l’ai jamais regretté car l’Egyptologie est un domaine fascinant ; pour moi, plaisir et travail ont toujours été indissociables. J’étais très attirée par l’écriture hiéroglyphique, qui est un outil privilégié pour connaître l’Histoire, et j’ai suivi une solide formation en épigraphie. L’art égyptien est pour moi une des manifestations les plus brillantes du génie humain et je l’ai enseigné pendant 12 ans à l’Ecole du Louvre. L’enseignement est un excellent moyen pour se tenir au courant de l’actualité de la recherche. Il est très stimulant de s’adresser à un auditoire nombreux, jeune et enthousiaste. En même temps, c’est une lourde responsabilité que de transmettre le savoir et de former de jeunes chercheurs. Pour cela, outre l’indispensable pédagogie, des qualités m’ont toujours paru essentielles : la rigueur et la remise en question de ses propres connaissances.
De ces 35 années au service des musées, quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
Tout d’abord, mon arrivée au Louvre. J’ai été accueillie par Jean-Louis de Cénival, conservateur qui m’a tout appris sur la conservation préventive et la manipulation des œuvres. A l’époque, on arrivait avec beaucoup connaissances théoriques, mais on manquait cruellement de pratique. C’est un bonheur, un privilège d’être en contact direct avec des œuvres chargées d’histoire et tellement belles. Mais en même temps, j’étais terrifiée, à l’idée de les endommager accidentellement : elles sont si fragiles et irremplaçables. Jean Louis de Cénival m’a appris des choses parfois toutes simples, comme de ne pas porter de long collier quand on manipule une œuvre ! Il avait un vrai talent de pédagogue et ses connaissances étaient inépuisables, tant en épigraphie qu’en archéologie. Jacques Vandier, un grand savant qui dirigeait le département égyptien, a tout de suite insisté sur l’importance de publier les collections. Lui-même était l’auteur de nombreux ouvrages, en particulier d’un Manuel d’archéologie égyptienne qui fait toujours autorité, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres, et j’étais en admiration devant sa science inépuisable. Pour ma première publication, il m’a donné le choix entre rédiger le catalogue du mobilier et celui des instruments de musique.
Jouant de plusieurs instruments, j’ai choisi ce deuxième sujet mais j’aurais, bien, sur préféré une catégorie « plus noble » comme les statues ou les stèles. Hélas, elles avaient été réservées à des égyptologues plus aguerris, qui d’ailleurs ne les ont jamais publiées ! J’ai eu par la suite l’occasion d’écrire de nombreux ouvrages scientifiques. S’ils concernent essentiellement « le temps des pyramides » je pense toutefois qu’il n’est pas bon de s’enfermer dans une spécialité. Ainsi, ayant dirigé très longtemps l’équipe du CNRS qui fouillait dans la vallée des Rois, j’ai étudié les peintures du Nouvel Empire. Ce sera d’ailleurs ma prochaine publication. Et j’ai également beaucoup travaillé sur la Basse Epoque, ce qui m’a bien été utile sur le chantier de Saqqara.
Un autre bon souvenir est d’avoir introduit la BD au Grand Palais pour l’exposition la naissance de l’écriture. C’était en 1982 et c’était un vrai « scandale » pour la RMN ! A l’époque mon attitude a été jugée iconoclaste. Mais le public ne s’y est pas trompé et le catalogue a battu tous les records de vente ! C’était à mes yeux un moyen d’attirer des gens qui n’avaient pas la culture nécessaire pour aller spontanément déchiffrer les hiéroglyphes . J’avais demandé à Uderzo, Bretécher et des dessinateurs belges d’y participer. J’ai eu beaucoup de plaisir à fréquenter ces artistes très sympathiques.
Le métier de conservateur et celui d’archéologue sont-ils compatibles ?
Nous avons la chance de pouvoir pratiquer plusieurs métiers à la fois : conservation et présentation des collections, organisation d’expositions, recherche, enseignement et aussi, pour ceux qui en ont le goût, les fouilles. Dès mon entrée au département j’ai participé aux fouilles que dirigeait Christiane Desroches Noblecourt à Tod, non loin de Louxor. Imaginez un temple au cœur d’un petit village, perdu au milieu des champs de cannes à sucre. Notre maison très simple était un peu à l’écart, tout près du cimetière et non loin d’un monastère copte dont les moines chantaient toute la nuit ! A l’époque il n’y avait pas téléphone et le courrier arrivait à dos d’âne. La nuit nous étions souvent réveillés par les hurlements des chiens sauvages et les coup de fusil de nos gardiens. C’était vraiment l’aventure ! Et quel bonheur d’être toute la journée en prise directe avec l’histoire. Il y avait aussi de vrais chocs : je me souviens de la découverte d’un bracelet d’or et de l’émoi qu’elle a causé. Notre inspecteur égyptien, terrifié à l’idée qu’il puisse être dérobé, l’avait caché sous son oreiller ! Le travail de fouilles est tout à fait complémentaire de celui du musée. Au musée, beaucoup d’ œuvres sont entrées dans les collections au XIXème siècle ; on ignore leur provenance et parfois la datation. Les objets de fouilles peuvent être moins beaux, moins spectaculaires, mais ils sont retrouvés dans leur contexte. Le terrain ne ment pas. Couche archéologique après couche archéologique, on remonte les millénaires. Songez qu’à Saqqara, nous avons 3000 ans d’histoire sur un dénivelé de 10 mètres. Les deux activités sont complémentaires.
La France et l’Egypte ont des relations privilégiées. Quelle est votre expérience personnelle ?
Comme en témoigne actuellement l’excellente exposition de l’Institut du Monde Arabe « Bonaparte et l’Egypte », ces liens sont forts et extrêmement anciens ; ils ne se bornent pas, comme on le croit trop souvent, à la fameuse Campagne d’Egypte. Les deux cultures exercent une fascination mutuelle .
Personnellement j’ai toujours eu d’excellents rapports avec les responsables égyptiens, en particuliers ceux du monde de la Culture. Ainsi je connais Zahi Hawas, le directeur actuel du Conseil Supérieur des Antiquités Egyptiennes, depuis plus de 20 ans. A l’époque où il dirigeait le site de Giza, il venait dîner à la maison. Nous avons des relations fondées sur le respect et la confiance en la parole donnée, valeurs qui sont très importantes dans le monde arabe. Celui-ci privilégie aussi, davantage que l’Occident, l’expérience liée à l’âge, qui est particulièrement appréciée quand on est responsable de fouilles. D’une manière générale, par les amitiés que j’ai cultivées tout au long de ma vie ainsi que par mes fonctions au Louvre, au CNRS et à l’UNESCO, je me suis toujours efforcée de servir les intérêts de la France. La patrie de Champollion doit conserver une place privilégiée dans les relations avec l’Egypte et le rôle des chercheurs est loin d’être négligeable. Mais il faut faire preuve de prudence et de mesure, de tact et de diplomatie : par exemple ne jamais oublier son devoir de réserve, ne pas mettre l’accent sur les sujets sensibles et, pour certains, ne pas faire passer ses inimitiés personnelles avant l’intérêt général !
La politique d’acquisitins est-elle encore un enjeu majeur pour un musée ?
S’il veut rester vivant, un musée se doit d’enrichir ses collections. Cette politique d’acquisition doit être faite avec beaucoup de discernement : on doit prendre en compte l’intérêt exceptionnel que présenteraient les oeuvres pour les collections nationales, être certain de l’authenticité et de l’origine des pièces, enfin s’attacher au prix qui doit être négocié durement. Je ne suis pas peu fière des dernières oeuvres qui ont été acquises sur ma proposition : un extraordinaire papyrus médical vieux de 3500 ans, énumérant diagnostics et remèdes, et un lot d’ »ostraca », brouillons d’artistes et d’écoliers tracés sur des éclats de calcaire. J’avais commencé, il y 15 ans, à acquérir d’autres lots de cette même collection. C’est un peu un aboutissement.
Vous avez organisé de nombreuses expositions, à laquelle êtes vous la plus attachée?
Elles sont toutes marquantes et correspondent chacune à une étape. J’ai toujours cherché à être en adéquation avec l’époque et le public. Une fois inaugurées, les expositions, telles que Tanis, Egyptomania, Pharaon ou Reines d’Egypte sont comme des enfants qui quittent la maison. Elles vivent leur vie. J’ai organisé beaucoup d’expositions en choisissant des sujets originaux ; du coup, elles ont voyagé de par le monde. Celle qui me passionne le plus est forcément la prochaine et les thèmes qui n’ont jamais été traités ne manquent pas. Je suis vraiment étonnée de toujours voir revenir les mêmes sujets dans les exposition d’Egyptologie, comme les rites funéraires ou la vie quotidienne des artisans.
Quand on est à la tête d’un des plus anciens départements d’Egyptologie, quelle place tiennent l’héritage du passé et les contingences du présent ?
J’ai ressenti beaucoup de fierté en étant nommée à la tête de ce département . C’est un poste très prestigieux, lourd de responsabilités scientifiques mais aussi administratives. La liste de mes prédécesseurs comporte beaucoup de grands noms de l’Egyptologie, le plus ancien et le plus fameux d’entre eux n’étant autre que Champollion, le « père » de l’Egyptologie. Nous sommes nombreux à être les héritiers de ce génie dont l’œuvre est immense.
Cependant son oeuvre de conservateur est très peu connue. Ainsi, je suis très attachée aux salles Charles X du département égyptien que Champollion a fait aménager en 1826 ; j’ai vraiment eu à cœur de les faire restaurer il y a une dizaine d’années alors que ce n’était pas prévu dans l’opération Grand Louvre. Du coup, retrouvant la correspondance de Champollion aux Archives j’ai découvert une facette inédite du personnage, se colletant comme moi avec le réel : lui aussi devait quémander des crédits, se battre pour obtenir les vitrines, imposer son point de vue aux architectes. Il était aussi passionné par la pédagogie qui est un de mes centres d’intérêt. Après avoir enseigné l’histoire dans les lycées pendant quelques années, j’ai créé le premier atelier pédagogique du Louvre, un atelier de hiéroglyphes, et j’ai longtemps été titulaire de la chaire d’archéologie égyptienne à l’Ecole du Louvre. Il avait également à coeur d’enrichir les collections et, si les grandes collections Salt et Drovetti qu’il a fait acquérir sont bien connues, j’ai retrouvé aux archives, et publié, la liste des objets qu’il avait achetés lors son voyage en Egypte. C’est incroyablement émouvant de déchiffrer sa fine écriture sur les manuscrits et d’admirer la perfection de ses hiéroglyphes. Je suis également très admirative devant l’oeuvre d’ Auguste Mariette qui a découvert le Sérapéum de Memphis et abandonné son poste de conservateur au Louvre pour créer en Egypte le Service des Antiquités et le musée du Caire. Ce n’étaient pas seulement des chercheurs de bibliothèque, ils avaient le goût de l’action, ce qui me paraît important pour un chef de département.
Il faut avoir également le goût pour l’animation d’une équipe, soudée par des objectifs, communs; et jouer le rôle de médiateur entre le département et la Direction. Il y a des moments de grande euphorie (l’opération Grand Louvre en 1997, la préparation d’une exposition, les fouilles…) mais il y a aussi le quotidien : la gestion des innombrables demandes de prêts, le récolement de plus de 50.000 objets, les nombreux déménagements des réserves. Il est souvent difficile de faire reconnaître à sa juste mesure ce travail moins valorisant mais indispensable. Pourtant, quelles que soient les qualités humaines, l’animation d’équipe ne s’improvise plus aujourd’hui. Le Louvre a beaucoup changé, dans ses dimensions comme dans ses ambitions. J’ai dirigé ce département avec ma propre sensibilité, en me fondant beaucoup sur la motivation-ce qui n’est pas très difficile car les conservateurs sont passionnés par leur travail et la concertation. Je crois sincèrement qu’il faut savoir tirer le meilleur de chacun. Mais il a fallu convaincre de la légitimité des méthodes nouvelles. Ainsi nous avons été un département « pilote » pour l’élaboration du premier « Contrat d’Objectifs et de Moyens » ; et je ne suis pas peu fière d’avoir, peu à peu, fait partager mes vues sur l’introduction de ce genre d’outil. Il correspond aux exigences de modernisation de la Fonction Publique et à celle de la mise en œuvre des grands projets.
Que faites vous depuis que vous avez quitté la direction du département égyptien du Louvre ?
Comme beaucoup de chercheurs ayant atteint la limite d’âge fixée par la Fonction publique, je n’ai pas arrêté mes activités. Au contraire cette situation très nouvelle me permet de choisir librement dans un éventail de propositions passionnantes et de me recentrer sur mon « coeur de métier ». Ainsi j’ai organisé en juillet dernier, au Grimaldi Forum de Monaco, la première grande exposition internationale consacrée aux Reines d’Egypte. Elle regroupait 250 chefs d’oeuvre venus du monde entier, en particulier du Caire, qui étaient présentés dans une scénographie magique conçue par François Payet. L’accueil du public et des médias a été tel que de nombreux pays projettent aujourd’hui de montrer cette exposition. Je continue également à travailler pour le Louvre. J’ai été très touchée que son Président, Henri Loyrette, me demande de continuer ma collaboration. Il a bien voulu me confier la publication des peintures égyptiennes du Louvre, actuellement sous presse aux éditions Khéops, ainsi que le commissariat général d’une exposition qui présentera le site de Saqqara d’où proviennent des milliers d’œuvres conservées au département égyptien. Je poursuis également mon travail à Saqqara même, où les fouilles sont arrêtées pour quelques années, de façon à parfaire la documentation concernant mes découvertes. Si celles ci ont été popularisées par les médias, en particulier par deux films long métrages de Frédéric Wilner « les trésors enfouis de Saqqara » et « le secret du trésor de Saqqara ", une des missions de l’archéologue est de diffuser ses résultats dans le monde de la recherche. Je l’ai fait régulièrement par des articles et des communications à des colloques internationaux. Aujourd’hui je dirige la publication scientifique de ces fouilles qui comprend cinq gros volumes publiés par Peeters (Louvain) : le premier est paru en 2007, le deuxième est sous presse. J’ai aussi beaucoup de plaisir à mettre mon expérience au service de deux très grands projets muséographiques : le Louvre Abou-Dabi dans le cadre de l’Agence France-Museums ; le Musée national de la Civilisation au Caire, en tant que représentant de la France au Comité de l’UNESCO. Enfin je participe à de nombreux conseils comme le Conseil artistique des musées de France pour les acquisitions ainsi que divers conseils de grands établissements scientifiques.