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Depuis la première synthèse relative aux faunesfaunes magdaléniennes du Massif central (Fontana, 1996), l'acquisition de nouvelles données nous a permis d'appréhender les faunes chassées depuis le début du Paléolithique supérieur jusqu'au Mésolithique.
Ces nouvelles études (corpus issus de fouilles récentes et anciennes), souvent associées à de nouvelles datations radiocarbone, ont élargi nos connaissances d'un point de vue chronologique et géographique et ont surtout permis de documenter des aspects jusque-là mal connus.
Quel est l'enjeu de l'étude des faunes chassées dans le Massif central ?
Il s'agit pour nous, comme dans d'autres régions, d'appréhender l'organisation économique des groupes humains à l'échelle du cycle annuel. Ceci est particulièrement intéressant dans cette région, exceptionnelle (à l'échelle nationale) en raison de l'approvisionnement, massif et régulier, en silex dit « blond » des formations éloignées du Crétacé supérieur de Touraine (1) (Masson, 1981). L'étude des corpus fauniques d'une telle région devrait donc nous aider, via l'étude des aspects paléoenvironnementaux et économiques, à comprendre comment des groupes qui ont peut-être fréquenté un espace allant de la Touraine au Cantal ont à l'échelle d'une année :
- exploité leurs environnements ;
- géré leurs approvisionnements ;
- organisé leurs différentes productions (Fontana, 1998b, 2003 et sous presse ; Fontana et al., 2003a et 2003b). La question de l'évolution des environnements et des systèmes ne nous semble pas, quant à elle, être d'actualité, loin s'en faut, à l'exception, peut-être, de la transition Tardiglaciaire/HolocèneHolocène qui a fait l'objet d'une analyse préliminaire (Fontana, 2003).
L'étude archéozoologique met en évidence les modalités d'acquisition et d'exploitation des gibiers (stratégies de chasse et modalités de consommation/utilisation des différents « produits »). L'analyse des restes fauniques doit répondre à de nombreuses questions, relatives aux choix effectués par les Hommes : en matière d'espècesespèces, d'individus (âge et sexe), de saisonsaison d'acquisition, de traitement et d'exploitation des carcasses.
De telles données permettent en effet d'identifier les objectifs de l'acquisition (et parfois une priorité) des grands herbivores qui avaient souvent une double vocation (alimentaire et non alimentaire) et c'est pourquoi l'étude intégrée de l'exploitation animale est incontournable.
Néanmoins, étudier le comportement de groupes humains à l'échelle d'un « territoire » (qui reste à définir et à identifier) et tout au long d'un cycle annuel suppose un nombre suffisant de données en relation avec un tel questionnement. Or, les sites dont les occupations sont comprises entre 40.000 et 7.500 BP ont globalement livré très peu de restes fauniques, et les données issues en majorité de sites anciennement fouillés sont le plus souvent réduites au minimum. Est-il donc illusoire de chercher à en extraire des indices relatifs à l'exploitation du monde animal ? Ou bien peut-on, malgré tout, obtenir des informations intéressantes en questionnant ces données dans une certaine optique ?
(1) Type 07 d'A. Masson