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Une seconde tradition, probablement un peu plus récente, quoique également datée de l'HolocèneHolocène moyen (4000-1500 av. n. è.), est présente dans les départements de Lima, Junin et Huancavelica.
L'art naturaliste dans le Pérou central
Cette tradition est caractérisée par la représentation de camélidés de grandes dimensions (parfois plus de 2 m de longueur) généralement peints de couleur rouge, présentant un ventre exagérément enflé. Les figures humaines sont rares et de plus petites dimensions. Aucune scène de chasse n'est clairement représentée.
Sur certaines peintures telles celles de Cuchimachay, un fœtusfœtus est parfois figuré à l'intérieur du corps (fig. 4), plus fréquemment, celui-ci est rempli de lignes parallèles ou de points, dans un stylestyle proche de celui de Sumbay. Cette tradition est généralement associée à la célébration de la fertilité animale et aux débuts de la domesticationdomestication des camélidés.
Styles semi-naturalistes et schématiques
De nouveaux styles de représentation et des thématiques singulières apparaissent avec les sociétés agro-céramistes de la fin de la période précolombienne (2000 av. n. è. - 1532 de notre ère). Les figures animales et humaines, peintes de couleurs diverses, sont figurées de manière stylisée, parfois par de simples traits.
Aux côtés des camélidés, apparaissent des représentations d'autres animaux : cervidés oiseaux, serpents ; ainsi que de nombreuses figures géométriques : cercles, damiers spirales, croix... Les êtres humains sont généralement représentés de face et portent fréquemment un couvre-chef, parfois des vêtements. Les figures peintes sont généralement juxtaposées, parfois superposées, sur de grands panneaux et parois rocheuses. Elles sont dans l'ensemble assez semblables aux figures gravées à la même époque sur d'autres sites.
Les gisementsgisements de cette époque sont présents dans l'ensemble des Andes d'altitude ainsi que sur le versant oriental. Une concentration importante correspond au bassin du río Marañon et de ses affluents, où il existe plusieurs dizaines de sites dont les parois sont couvertes de milliers de signes et représentations animales et humaines (fig. 6). Cet art, probablement daté des X-XVIe siècles de notre ère, pourrait être lié au trafic de caravanes. La période incaïque (XV-XVIe siècles) est caractérisée par une schématisation encore plus importante des figures animales et humaines, associées à des motifs géométriques complexes (damiers, tuniques) que l'on retrouve du nord au sud du pays.
Dans la région côtière, où les peintures rupestres sont rares, on a pu reconnaître l'existence d'une tradition polychrome représentant des êtres surnaturels, des animaux monstrueux et des figures géométriques, comparables aux représentations des styles Chavín et Cupisnique. Ce style de peintures qui date très probablement de la fin de la période formative (Ve-IIe siècles av. n. è.) semble avoir une aire de distributionaire de distribution réduite.
Les sites les plus caractéristiques sont ceux de Poro Poro, dans la vallée du río Chancay (fig. 5), et de la Quebrada Higuerón, dans la vallée du río Chicama. Sur la côte centrale, dans les vallées des rios Huara, Chancay et Chillón, sont présentes quelques grottes ornées de peintures, principalement des figures géométriques, datant des phases tardives de la période précolombienne. Elles pourraient refléter la venue de populations d'origine andine.