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La main, symbole universel, a laissé des traces concrètes et émouvantes des Hommes du Paléolithique. Elle fait partie des figures les plus courantes de l'art pariétal préhistorique, mais sa signification reste difficile à décrypter.
La main humaine, qui selon AristoteAristote était « l'instrument des instruments », occupe une position centrale dans l'art. C'est particulièrement vrai pour la Préhistoire, puisque l'on retrouve le thème de la main dès les périodes les plus anciennes du Paléolithique supérieur en Europe, à l'Aurignacien et au Gravettien, et que partout dans le monde, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Sud, en Amérique du Sud ou en Australie, de nombreux peuples ont ponctué leurs fresques rupestres de motifs de mains.
Plusieurs techniques ont permis aux Hommes d'appliquer leurs mains sur les parois rocheuses. Les mains « positives » consistent à déposer l'empreinte d'une main recouverte de pigment sur la surface. Dans la grotte Chauvet, des mains positives sont ainsi associées à des signes et à plusieurs figures animales ; des ponctuations rouges ont aussi été interprétées comme la marque de paumes enduites de pigment.
Les mains « négatives », elles, sont connues en plus grand nombre. Elles résultent d'un dessin de la main posée sur la paroi, dont l'artiste trace le contour par différents procédés (crayon, pochoirpochoir,« crachis »). À Cosquer, par exemple, 55 mains associées à des figures animales paraissent baliser la voie menant à un gouffregouffre profond aujourd'hui noyé...
Un art primitif ?
Les préhistoriens ont longtemps considéré que la main, la plus élémentaire des figurations, apparaissant dès le début du Paléolithique supérieur était une forme d'expression instinctive et primitive. La découverte de la grande maîtrise artistique dont faisaient preuve les premiers artistes des cavernes (Chauvet, Cosquer) montre au contraire que les images de mains qu'ils ont portées sur les parois avaient une signification élaborée, complexe, peut-être multiple. Empreintes de mains gauches ou droites, d'hommes ou de femmes, complètes ou « mutilées » (comme à Gargas) parfois uniques et isolées, parfois associées à d'autres figures (comme les chevaux ponctués du Pech Merle), ou encore formant de vastes compositions de mains de différents auteurs signant leur présence (comme en Australie) gardent ainsi une grande partie de leur mystère.