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    L'arrivée au secteur trackertracker est un peu un retour aux sources. Le pilote Pierre-Laurent nous explique, avec humour, les rituels de l'équipe. 

    Incendie dans le sud de la France. © W. Carter,<em> wikimedia commons</em>, DP

    Incendie dans le sud de la France. © W. Carter, wikimedia commons, DP
    Un tracker en largage au-dessus d'un feu. © Tracker-France - Tous droits de reproduction interdits
    Un tracker en largage au-dessus d'un feu. © Tracker-France - Tous droits de reproduction interdits

    Contrairement à l'équipage du Canadair, le pilote de S2F est seul dans sa machine et le travail s'effectue systématiquement à deux appareils. On retrouve alors l'esprit que l'on a connu dans un avion d'arme monoplace, où l'élément de base en opérations était le plus souvent la patrouille légère (2 avions).

    L'arrivée des pilotes en base

    Les effectifs du secteur sont d'une vingtaine de pilotes qui, lorsqu'ils ne sauvent pas la Provence, s'abritent dans de vieux bâtiments, régulièrement repeints, à l'extrémité sud de la plateforme de l'aéroport de Marseille-Provence. 

    Au fond de cette caverne se trouve la grotte... C'est l'endroit le plus spacieux de l'édifice, mais l'air y est rare, la lumière du jour s'y faufile difficilement... C'est un lieu où l'on ne pénètre pas sans invitation... C'est là qu'officie le chef du clan, accompagné de son bras droit, le chef pilote...

    Le jour de notre arrivée au secteur, il nous est donné de visiter cet espace mythique et chargé d'histoires, toutes plus terrifiantes les unes que les autres... Bref, les « nouveaux » sont donc convoqués dans la grotte pour un « discours d'arrivée », dans la plus pure tradition de l'aviation de combat militaire : « Ici, vous allez commencer à apprendre véritablement votre métier ; oubliez les années passées à droite (copilote) sur Canadair, bienvenue chez les hommes (les vrais), on commence demain... » !

    Après ces quelques mots de « bienvenue », les choses sérieuses commencent en effet assez vite...

    Déroulement de la formation de pilote de tracker

    La formation s'ouvre sur des cours au sol, délivrés par de vieux camarades experts : la bande redoutée et admirée des instructeurs...

    Quand les rudiments techniques de la machine sont assimilés, il est temps de commencer à chevaucher véritablement « la Bête »...

    Après de longs mois d'entraînement tout au long de l'hiverhiver, où l'on souffre pour obtenir les qualifications nécessaires, le mois de juin arrive... Avec lui, la fin du printemps et la montée des températures... La saisonsaison va commencer... Les tours d'alerte vont se succéder.

    À la fin du premier été, le pilote à l'instruction est validé par le chef du clan : « commandant de bord opérationnel ». Cela signifie qu'il peut être équipier et suivre un leader en opérations.

    La deuxième saison est un aguerrissement en équipier. La troisième est consacrée à l'entraînement « chef de noria », titre qui sera obtenu à l'issue d'un conclave des Instructeurs et validé par le « chef de la Meute ».

    Aucune fumée ne sortira de la caverne à la fin de la réunion, mais si le résultat est favorable aux prétendants, le clan fera ripaille toute une journée. Le jus de houblonhoublon bien frais coulera à flot, les joutes verbales entre ex-marins et ex-aviateurs reprendront de plus belle jusqu'au coucher du soleil...

    Tout ici ne se termine pas en chanson, car nous n'avons pas de « barde » (quoique...), mais il est curieux de constater à quel point la structure du clan, ses rites et ses coutumes trouvent leurs origines dans la plus pure tradition gauloise...