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L'atelier de tuilerie et carreaux de pavement est entré en phase de production. Deux cuissons ont été réalisées dans la saisonsaison par Bruno et Diana.
Tout a commencé par des recherches sur documentation archéologique conduites par Franck et Diana. Ces études ont conduit à la réalisation d'un four expérimental rectangulaire, d'un mètre cube de volume et d'une capacité de 800 tuilestuiles ou carreaux de pavement. Ce four a été édifié en terre et briques réfractairesréfractaires par Bruno et Jean-Jacques.
Des modèles archéologiques
Pour la première cuisson qui s'est déroulée en août, le four a été chargé de 500 tuiles et 300 carreaux de pavement. Les tuiles sont confectionnées avec la glaise de Guédelon. Moulées dans un gabarit rectangulaire en boisbois, elles sont lissées, démoulées et un ergot y est formé. Selon la saison, le séchage peut durer de quelques jours à plusieurs semaines.
Les carreaux sont de facture moins grossières. Unis ou bicolores à motifs floraux, ils correspondent à des modèles du XIIIe siècle. Pour charger le four, tuiles et carreaux sont disposés sur chantchant et en quinconce par couches successives. Avant l'enfournement, il faut préchauffer doucement le four afin d'éliminer toute trace d'humidité.
4 jours et 3 nuits de cuisson
Le grand feu a été allumé à l'extérieur de l'alandier et, peu à peu, on a poussé les braises vers l'intérieur pour monter progressivement la température aux alentours de 1.000 °C. On est alors entré dans une phase active. Durant quatre jours et trois nuits, toujours là et jamais las, Bruno, Diana, Florian, Jean-Jacques, Jean-Michel, Séverine et Thierry ont maintenu le brasier. Trois stères de charbonnette de chêne et de hêtrehêtre ont été avalés par le four.
En fin de cuisson, le four a été colmaté pour éviter toute perte brutale de température. L'alandier a été bouché et le dessus du four a été fermé par des tuiles cuites recouvertes d'une couche de trois à quatre pouces de terre glaise. Le refroidissement progressif, comme la cuisson, a duré quatre jours. Chaque pièce de cette cuisson expérimentale a fait l'objet d'un examen et d'un classement.
25 % de casse et des enseignements pour l'avenir
Les pièces cuites sont de bonne qualité mais on a déploré la casse de tuiles et carreaux. Il semble que le chargement soit en cause. Le mélange des formats différents, tuiles et carreaux, a pu provoquer un affaissementaffaissement dans le four. Nous en avons conclu que le four doit être chargé de façon à ce que la chaleur circule de façon homogène. On est de plain-pied dans le volet expérimental de notre chantier. Une seconde cuisson, conduite à la mi-octobre a permis de consolider les acquis de la première.
Un second four en 2006
Dès la réouverture du chantier en 2006, Bruno, Diana et Jean-Jacques vont édifier un second four à côté du premier et entrer ainsi en phase de production des tuiles et carreaux de pavement. Disposer de deux fours moyens à la place d'un gros va permettre de maintenir chaque cuisson à une durée de quatre jours et trois nuits au lieu du double. La consommation de bois s'en trouvera également amoindrie.