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Des commandes, les charpentiers en ont vu passer un grand nombre cette saisonsaison. Parmi les plus spectaculaires, la réalisation de six énormes poutrespoutres de 23 pieds de long (sept mètres) et de section carrée de 14 pouces (35 centimètres).
Chacune pèse de 700 à 800 kilogrammes. Elles sont destinées à soutenir le plancherplancher du premier étage du logis seigneurial. Ces poutres ont été équarries à la doloire par les charpentiers et les essarteurs.
Autre réalisation remarquable, le coffragecoffrage qui a soutenu la voûte à croisée d'ogives de la tour maîtresse. Après un mois de fabrication, ce coffrage a été mis en place fin juin. Il a reçu progressivement une charge de six tonnes de voussoirsvoussoirs. En fin de saison, la clé de voûte posée, les charpentiers ont « démoulé », c'est-à-dire qu'ils ont descendu tout doucement le coffrage afin de laisser les nervures et les voûtains de la croisée d'ogives prendre leur place définitive. Un moment d'intense émotion pour les charpentiers qui se trouvent sous la voûte pendant cette opération et pour les maçonsmaçons qui contrôlent l'édifice par le dessus.
Entre le logis seigneurial et la tour de la chapelle, un passage couvert entièrement charpenté va protéger les quatre portesportes qui s'ouvrent sur la cour. Rien que du boisbois dans cet édifice tout en chêne et couvert de tavaillons. Ainsi le château n'est plus un univers minéralminéral et le bois commence à adoucir le caractère rugueux du grès ferrugineux.
En début d'année, le chantier a été enrichi d'un nouvel atelier, celui du Père Archi. Superbe réalisation en bois, couverte de tavaillons sur un toittoit à trois pans. Véritable petite salle de classe, Jean Pierre, le Père Archi, y accueille les enfants des parcours pédagogiques et y dispose d'un petit atelier de menuiserie.
Près de la forge, les anciens s'en souviennent, se trouvait un travail de maréchal-ferrant en mauvais état. Un nouveau travail en chêne massif remplace l'ancien. Le maréchal appréciera cet équipement qui permet de ferrer un cheval sans avoir à supporter le poids de ses membres.
La tempêtetempête du 28 juillet a contraint les charpentiers à travailler un peu pour eux cette année. Leur ancien atelier ayant été ravagé par les éléments déchaînés, une nouvelle loge abritant le plancher d'épure a été édifiée ainsi qu'un abri à bois.
Inventaire à la Prévert…
Figurez vous, lecteurs charpentés, que les lignes ci-dessus n'évoquent que les principaux travaux de la Coterie des Bois Debout. Voici quelques fagots de leurs diverses productions :
- des manches d'outils ;
- des chevilleschevilles ;
- une charrette à bras ;
- un râtelier à foin pour les moutons ;
- cinq échelles dont une double ;
- des gamates à mortier ;
- des tréteaux ;
- des boulins d'échafaudageséchafaudages ;
- un linteaulinteau de cheminéecheminée ;
- deux bancs, des pièces de tombereaux ;
- deux tas de tailleurs de pierres ;
- un établi ;
- un pilori ;
- un toit de présentation des premières tuilestuiles de Guédelon ;
- une potence de cage à écureuilécureuil ;
- une levrette pour la tuilière ;
- et... pas de raton laveurraton laveur.