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L'écriture
Elle s'écrit de gauche à droite et se caractérise par une barre horizontale reliant les lettres. Elle est de type alphabétique avec une dizaine de voyelles et plus de trente consonnes, et ne possède pas de lettres capitales.
Cependant, elle a également pu être considérée comme une écriture syllabique du fait de la quasi-fusion des voyelles avec les consonnes grâce à de petits signes matra qui viennent se placer au-dessus, au-dessous ou à coté de celles-ci. Ainsi, dans les mots-croisés hindis, si l'on veut faire découvrir namasté (salutation), il n'y aura pas 7 mais 3 cases : na-ma-sté. La morphologiemorphologie est très riche et la faculté de composition illimitée.
C'est aussi une écriture parfaitement phonétique, et un mot bien prononcé pourra toujours être écrit, de même qu'un mot lu pourra toujours être prononcé, même si vous ne le connaissez pas. Ce n'est pas le cas pour le français où le "s" final de souris est silencieux, et l'anglais où le "a" des mots fast et fall se prononce respectivement a et o. Une dictée en hindi n'aurait donc que peu de sens. Il est intéressant de constater que l'ordre des lettres dans l'alphabet recoupe les anciennes règles de phonologie établies par les premiers grammairiens indiens. Ainsi, plusieurs séries de 4 ou 5 lettres se succèdent dans un ordre déterminé par le lieu d'articulationarticulation des sons, en l'occurrence de l'arrière à l'avant de la bouche. On note donc que les consonnes ka/ga (vélaires) apparaissent en premier, viennent ensuite les ta/da/na (dentales), et plus loin les pa/ba/ma (labiales).
Les écritures du sud de l'Inde ont une forme généralement beaucoup plus ronde, comme nous le montre l'exemple de la langue malayalam du Kérala. Jadis écrites sur des feuilles de palmiers, les lignes droites horizontales étaient évitées car elles pouvaient couper la fibre de la feuille.
Pour être tout à fait complet, indiquons que le système de numération employé de nos jours dans la plus grande partie du monde a probablement été développé en Inde, mais fut dénommé arabe car ce sont les Arabes qui le transmirent à l'occident. Auparavant, les romains écrivaient le nombre 232 ainsi : CC XXX II, les égyptiens et les grecs ayant un système similaire. La contribution indienne fut de substituer à chaque groupe de lettres un signe unique, comme (232). Mais le système n'était pas exempt de lacunes, car le nombre CC II (202) se lisait alors 22, d'où la nécessité d'inventer un signe représentant le "rien". On ne sait si ce sont les indiens ou les arabes qui inventèrent le zéro, mais le problème était dès lors résolu : 202.