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Le passage de Vénus : une aubaine pour les enseignants
Le passage de VénusVénus devant le Soleil le 8 juin 2004 est une chance pour les professeurs de physique, de mathématiques, d'histoire et de langues vivantes désireux de réaliser un travail susceptible d'éveiller l'intérêt des élèves. Cet article décrit brièvement l'importance de ce phénomène, sa portée historique et scientifique puis propose quelques pistes pour des activités pédagogiques à la fois interdisciplinaires et transfrontalières.
Le passage de Vénus devant le Soleil est un événement exceptionnel : il survient deux fois en huit ans, puis disparaît pendant plus d'un siècle. Son observation est donc un privilège réservé à moins d'un homme sur trois : il ne reste plus un seul témoin de sa dernière parution en 1882.
Les passages (ou « transits ») ressemblent à une éclipse dont la cause serait une planète et non pas la Lune : ils concernent donc uniquement MercureMercure et Vénus qui sont entre nous et le Soleil. Si le plan de l'orbiteorbite de la Terre était le même que ceux de ces planètes, il y aurait un transit à chacune de leurs conjonctionsconjonctions inférieures. Or, il n'en est rien, leurs plans étant inclinés par rapport à l'écliptiqueécliptique : l'alignement n'a donc lieu que lorsque la Terre et l'une de ces planètes se trouvent simultanément sur la ligne des nœudsnœuds, cas illustré ci-dessous pour Vénus La période synodique de Mercure est environ 116 jours et celle de Vénus 584. Mais les passages sont plus rares : en un siècle, il y a au maximum treize de Mercure et deux de Vénus.
L'alignement n'a donc lieu que lorsque la Terre et l'une de ces planètes se trouvent simultanément sur la ligne des nœuds © A. Simaan
Contrairement aux éclipses, ces passages peuvent passer inaperçus en raison de la petite taille apparente des planètes, et sont donc restés inconnus jusqu'à leur découverte par Kepler au XVIIe siècle, découverte qu'il fit d'ailleurs par des calculs et non pas par l'observation. Même s'ils ne sont guère impressionnants, ces événements sont fondamentaux dans l'histoire des sciences : ils apportent dès 1631 une confirmation de la justesse des calculs de Kepler (donc de ses lois), ils permettent de mesurer la distance Terre-Soleil, et ils sont notamment à l'origine de la fondation la coopération scientifique internationale