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La genèse des projets ELT et le projet OWL
Des télescopes de 25 mètres et plus ont été proposés dès le début des années 1990 en Europe, en particulier par les astronomesastronomes des pays nordiques. La France a un temps envisagé la constructionconstruction d'un télescope de 15-20 mètres de diamètre pour remplacer son télescope CFHTCFHT (partagé avec les Canadiens et l'État d'Hawaï aux États-Unis), alors que les Californiens entamaient une étude d'un télescope de 30 mètres de diamètre.
Figure 5. Projet de télescope de 100 mètres de diamètre de l'ESO. © ESO
Le projet OWL : Overwhelmingly Large Telescope
Vers les années 1997-1998, c'est l'ESO qui prit un ascendant spectaculaire dans la course aux grands diamètres en proposant un télescope de 100 mètres (voir Figure 5) ! Ce projet, baptisé OWL (comme Overwhelmingly Large Telescope, et qui signifie également chouette en anglais, pour illustrer la vue perçante de ce télescope), est maintenant abandonné en l'état, l'Europe se concentrant, via l'ESO, sur une étude d'un télescope de l'ordre de 40 mètres de diamètre. Toutefois, ce télescope OWL restera dans l'histoire comme le premier projet plausible de télescope permettant de faire l'image d'une planète de type terrestre en dehors du Système solaire. En effet, un des objectifs démontrés de ce projet était la recherche d'exoterres autour des 500 étoiles de type solaire distantes de moins de 100 années-lumière de notre Terre (voir Figure 6).
Figure 6. Simulation d'un système planétaire comprenant deux planètes similaires à Jupiter et à la Terre en taille et en distance à l'étoile, tel qu'il pourrait être observé à 30 années-lumière par un télescope de 100 mètres de diamètre. Le contraste (rapport d'intensité) entre l'étoile et la Terre est de l'ordre d'un milliard ! Le flux provenant de l'étoile centrale a été supprimé par coronographie, il ne reste qu'un bruit résiduel associé à l'étoile. © ESO
Ce projet - en dépit de ses très grandes qualités et de ses ambitions - était toutefois très risqué sur le plan technologique, et l'ESO, en consultation avec sa communauté et sur l'avis d'experts internationaux, lui a préféré un projet de moindre envergure mais moins risqué, et... moins coûteux. Les perspectives d'imagerie d'exoplanètes de type terrestre se sont par la même occasion considérablement éloignées, car même un télescope géanttélescope géant de 30 ou 40 mètres n'atteindra les performances requises qu'autour des quelques étoiles les plus proches du soleilsoleil, réduisant statistiquement quasiment à néant les chances d'y découvrir une planète similaire à la nôtre.