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Des pierres rouillées après 50 ans...
Notre histoire recommence en 1979, quand un électricien, Boris Nikiforov, écrivit une lettre au Comité des Météorites de l'Académie des Sciences à Moscou. Il signala qu'au printemps 1968, des ouvriers agricoles avaient commencé à trouver de grandes pierres rouillées dans les champs d'un kolkhoze à Tsarev dans la région de Leninsk, territoire de Volgograd. C'était assez embarrassant car les sols ne sont pas pierreux à cet endroit. Chaque fois que quelqu'un trouvait des pierres, elles étaient mises sur le côté ou utilisées comme contre-poids. Avoir travaillé avec des géologuesgéologues, et ayant un intérêt vif pour l'astronomie et les météorites, Nikiforov est devenu soupçonneux à l'égard de ces pierres. Leur densité et leur taille était très différente de ce qu'il avait vu jusqu'à présent. Dans sa lettre au Comité, il supposait que cela pouvait être des météorites.
En matière de météorites, l'académie des Sciences a toujours été très prudente. La probabilité que ces pierres étaient des météorites était très faible. Néanmoins, le Comité a répondu et demandé par procédure routinière d'en envoyer un échantillon à Moscou pour être analysé. À la surprise générale l'échantillon de 324-grammes s'est avéré être une chondrite L5 et un nouvel ajout à la collection nationale. Immédiatement, Roman Khotinok (Comité des Météorites) se rendit à Tsarev. |
Quand il est arrivé dans la cour de Nikiforov, il a été stupéfié et incrédule de voir sept pierres rouillées, chacune mesurant plus de 50 cm de diamètre. Nikiforov lui répondis qu'il y en avait de plus grandes dans les champs, mais trop lourdes pour être déplacées à la main. Il estima à plus de 50 KgKg la masse de chacune des sept premières météorites. Elles étaient d'une couleur rouille en raison de l'oxydationoxydation subie dans le sol. Par endroit, la croûtecroûte de fusionfusion était encore visible, ainsi que les dépressions formées par les frottements atmosphériques. |
La ferme d'état était relativement récente et la plupart des météorites se trouvaient encore dans les champs. Les ouvriers se souvenaient exactement des zones de trouvailles des premières pierres. Quatre des plus grandes météorites se trouvaient dans leur emplacement initial. En octobre, 1979 une nouvelle météorite de 50 Kg a été trouvé. En avril et août 1980, treize météorites supplémentaires. La chute nocturnenocturne de la météorite a rendu très difficile sa localisation précise par les témoins. Ce n'est que quand les ouvriers agricoles ont déblayé des zones en friches que les météorites sont doucement remontées vers la surface du sol. | ||
La composition des chondriteschondrites typiques de type L5 est de 40% SiO2SiO2, 25% MgO, et 22,3% de ferfer. Les fragments de la météorite de Tsarev ont une densité de 3,3 à 3,5 g/cm3. Tsarev, 114 grammes. Coll.V.JACQUES |
Au vu des premiers fragments, Valentin Tsvetkov supposa que l'objet pourrait avoir eu une masse de plus de 10 tonnes avant d'éclater dans l'atmosphèreatmosphère.
Pendant une pluie de météorite, les fragments sont triés dans l'atmosphère selon leur masse. Les fragments légers sont ralentis davantage par l'atmosphère et tombent plus rapidement. Les plus lourds, tomberont plus loin. En général cela forme une ellipse de chute dans laquelle on retrouve tout les fragments. L'examen de l'ellipse a clairement confirmé les rapports des témoins. Le bolidebolide avait une trajectoire Sud-Nord. L'orientation des pierres montraient un azimutazimut de 140 degrés, et la trajectoire a été précisée du Sud-Est au Nord-Ouest.
La vitessevitesse d'entrée du bolide reste inconnue, pourtant, cela aiderait à établir les éléments orbitaux de la météorite... Une étude de la configuration de la zone, et du positionnement de chaque emplacement des météorite dans la zone, peut fournir une évaluation de la vitesse d'entrée atmosphérique du corps initial. Cette technique a été appliqué par Tsvetkov en 1998, confirmant l'azimut de 140° et établissant la longueur de l'ellipse à 4,62 Km.
Par ailleurs,Tsvetkov estima que l'objet s'était fragmenté à une altitude d'environ 19 kilomètres. D'autres études du site doivent encore être faites, particulièrement à l'une des extrémités de l'ellipse, où doivent encore se trouver de nombreux petits échantillons.... Probablement très oxydés.... Une nouvelle étude de la configuration de la zone permettrait de préciser la vitesse d'entrée atmosphérique estimée aujourd'hui à 9,4 km/sec et, par conséquent, les éléments orbitaux de la météorite dans l'espace.