au sommaire
Résultats de la mission et perspectives d'avenir
FS : Connaît-on la consistance du sol à l'endroit de l'impact ?
BF : Il s'agit de poussière lunaire, un peu comme du sablesable, du sable qui est désagrégé, qui est jardiné par les impacts de météorites qui sont permanents sur la Lune.
FS : Peut-on le comparer au site d'atterrissage d'Apollo 11Apollo 11 ?
BF : C'est un terrain un peu plus ancien que celui d'Apollo 11, qui était le fond d'une mer de basaltebasalte plus récente, et qui a été plus travaillé. Il est recouvert de particules de poussière qui devraient avoir entre 10 et 80 microns.
FS : Observe-t-on la trace d'éjectas ? Du cratère ?
BF : On les cherche actuellement. Il y a à Hawaii un groupe qui essaie de faire une cartographie de la région avant et après l'impact pour déceler la trace d'éjectas, mais il n'y a pas encore de résultat. Mais on a, grâce à l'imagerie en temps réel des débris, une idée de la disposition spatiale où on doit s'attendre à trouver des éjectas. Donc là, on va poursuivre la recherche avec des moyens d'encore plus haute résolutionrésolution.
Dès l'année prochaine, il y aura deux sondes, une sonde chinoise Chang'E1 et une sonde japonaise Selene, qui vont tenter d'observer le site d'impact, les éjectas, et peut-être même de trouver certains débris du satellite.
Pour le cratère, on s'attend à ce qu'il mesure de trois à dix mètres, de forme assez allongée. Avec une résolution suffisante, ses caractéristiques devraient permettre de le distinguer des autres cratères.
FS : Quels résultats peut-on déjà déduire des observations de l'impact ?
BF : Il faudrait d'abord avoir une mesure de cette couverture d'éjectas, et en faire un spectre pour voir en quoi elle diffère du sol environnant. Par la signature spectroscopique, notamment dans l'infrarouge, on pourra discerner la présence de certains minérauxminéraux, et on pourra même déduire la taille des grains et la structure minéralogique.
Par l'analyse du flashflash, on a obtenu de bonnes informations sur l'aspect spatial, un peu temporel, mais il faut réunir plusieurs mesures spectrales pour faire une interprétation valable.
Carte du flash de l'impact, où les courbes isométriques de la région du centre n'apparaissent pas, étant saturées. Les parties nord (supérieure) et Sud (inférieure) ne sont pas identiques, et présentent une élongation nettement visible vers le sud, soit dans la direction du mouvement
FS : Y aura-t-il un SMART-2 ?
Oui. Smart, c'est un programme de petites missions pour faire avancer la technologie, en vue de missions plus importantes qui étudient l'UniversUnivers et le Système solaireSystème solaire. Il y a une SMART-2 qui est une mission de métrologie qui s'appelle aussi LISALISA Pathfinder, et qui va préparer un observatoire gravitationnel (LISA). Il s'agira d'une expérience de physiquephysique fondamentale dans l'espace.
En termes de mission lunaire, on étudie à l'Agence Spatiale EuropéenneAgence Spatiale Européenne, d'une part des contributions à des missions qui vont être lancées bientôt, ainsi nous avons trois instruments sur une mission indienne en 2008, et nous échangeons des données et des expériences scientifiques avec les Chinois, les Japonais et les Américains, qui ont des missions en cours. Nous avons aussi une forte collaboration avec un groupe américain qui prépare un impacteurimpacteur de 2 tonnes pour début 2009, qui profitera de l'expérience acquise grâce à SMART-1SMART-1.
Pour la prochaine décade, nous envisageons des concepts d'atterrisseur. En particulier, nous avons fait une étude d'atterrisseur pour aller dans des régions polaires, vers les pics de lumièrelumière éternelle et à la recherche de la glace. C'est une mission qui est à l'étude et qui n'est pas encore approuvée, une mission intéressante sur le plan de l'exploration et de la technologie, mais aussi de la recherche scientifique, qui pourrait être réalisée dans une enveloppe de 200 à 300 millions d'euros. Ce serait aussi la contribution européenne à la conception d'un village robotiquerobotique, qui préparerait aussi la voie à des vols robotiques et humains dans le futur.
Cette mission, qui déposerait un atterrisseur comprenant une tonne d'instruments sur la Lune, pourrait aussi évoluer en une unité de retour d'échantillons en y ajoutant une petite fuséefusée de 200 kgkg et pourrait explorer soit les régions polaires, soit la face cachée de la Lune. Sur cette face cachée, on trouve un terrain complètement différent, et un bassin d'impact géant, le plus grand du Système solaire, et on pense que des échantillons de l'intérieur de la Lune y ont été dégagés. En ce qui concerne les régions polaires, on n'exclut pas de ramener des échantillons de glace. Tout cela est en cours de définition.
Nous avons aussi le programme ExomarsExomars, qui lui est approuvé, et on envisage aussi une nouvelle mission lunaire, qui utiliserait une version adaptée du roverrover d'Exomars.