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Un lanceur nouveau
Ariane 5 est un lanceur de conception récente. Le fait qu'il ait subi quelques déboires lors de ses premières missions et que chacun se souvient encore de l'explosion en vol du premier exemplaire, entraînant la perte des quatre satellites Cluster, ne doit pas faire oublier qu'il est le digne successeur et héritier d'Ariane 4, un lanceur exceptionnellement fiable qui a su asseoir sa réputation au point d'exercer une suprématie mondiale sur le marché des lanceurs commerciaux.
Malheureusement, même si la notion de risque-zéro s'impose de plus en plus, elle restera à jamais une illusion, tout particulièrement dans le domaine des très hautes technologies. Faisons simplement confiance aux chercheurs et aux techniciens, qui bâtissent la fiabilité de demain sur les erreurs d'aujourd'hui.
Les différences
Depuis sa première version, Ariane 5Ariane 5 a évolué, et l'exemplaire du vol 157, nommé ESC-A, se caractérisait essentiellement par une capacité d'emport plus importante obtenue au prix de modifications importantes.
En premier lieu, citons l'étage supérieur cryogénique du lanceur (ESC-A), équipé d'un moteur HM-7B qui, à lui seul, permet d'augmenter la charge utile de 2,2 tonnes. D'aucuns auraient souhaité que cette nouvelle configuration à elle seule justifie un tir de qualification avec une charge inerte. Mais c'est oublier que ce moteur n'est pas nouveau, il est même particulièrement éprouvé puisqu'il a déjà équipé le troisième étage d'Ariane 4 durant pas moins de 144 vols, et ce, de façon extrêmement fiable puisque le dernier échec remonte à 1994.
La deuxième modification majeure est le moteur Vulcain II, qui succède au Vulcain I, et qui permet, grâce à une poussée accrue de 20%, d'augmenter la charge utile de 1,3 tonne.
Le moteur Vulcain 1 de la Snecma qui équipe toutes les Ariane 5 basiques et qui a démontré sa fiabilité.
Crédits ESA / CNES / Arianespace / 2001 Stéphane Corvaja
Vulcain I | Vulcain II | |
Poussée dans le vide | 1140 kN | 1350 kN |
Impulsion spécifique | 431,2 sec | 433 sec |
Pression de combustion | 110 bar | 115 bar |
Consommation totale | 271 kg/sec | 320 kg/sec |
Turbopompes, vitesse de rotation | ||
Oxygène liquide | 13400 rpm | 12600 rpm (*) |
Hydrogène liquide | 33200 rpm | 35500 rpm |
Turbopompes, puissance délivrée | ||
Oxygène liquide | 3700 Kw | 5100 Kw |
Hydrogène liquide | 11900 Kw | 14100 Kw |
Dimensions | ||
Hauteur | 3,00 m | 3,60 m |
Diamètre (sans la tuyère) | 1,76 m | 2,15 m |
Poids total | 1700 kg | 1935 kg |
(*) de conception différente, cette turbo-pompe permet un rendement supérieur de 50% pour une vitesse de rotation plus faible, d'où une fiabilité accrue. |
Plusieurs modifications sont aussi intervenues au niveau de la tuyère, dont le divergent comporte maintenant trois éléments au lieu de deux, et dont la partie basse est directement réfrigéré par les gaz froids provenant de la mise en rotation des pompes et turbines.
Enfin, la simple modification du rapport de mélange oxygène/hydrogènehydrogène, qui passe de 5.3 à 6.1, a permis d'accroître la capacité des réservoirs de 10% sans modifier la longueur de l'étage en tirant avantage de la différence de densité de ces propergolspropergols cryogéniques.
Quelques modifications sont aussi intervenues au niveau des accélérateurs à carburant solidesolide, augmentant la charge utile de 400 kgkg.
Image de synthèse de la version Ariane 5 ECA
Crédits 2002 - ESA / CNES / Arianespace / photo Service optique video CSG