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    Site archéologique : la ville copte (vers 600 - 900 ap. J.-C.)

    Site archéologique : la ville copte (vers 600 - 900 ap. J.-C.)

    Sur le site archéologique, trois secteurs d'habitation ont été dégagés ; seuls îlots préservés, ils datent des premiers siècles après J.-C., au moment où s'épanouit la civilisation copte qui fit de l'Égypte un des foyers les plus brillants du christianisme avant à la conquête arabe.

     Amphores coptes (IX<sup>e</sup> siècle après J.-C.). © Photos Christian Décamps / Mission archéologique du Louvre à Saqqara

     Amphores coptes (IXe siècle après J.-C.). © Photos Christian Décamps / Mission archéologique du Louvre à Saqqara

    Les différents secteurs du site archéologique

    Le secteur nord-est et le secteur sud-est, fouillés en 1994-95, ont révélé des vestiges de maisons de briques crues sur un soubassementsoubassement de pierre. Le secteur nord-est était le plus spacieux : un vestibulevestibule dallé de pierre calcairecalcaire et doté d'un pilier central semble séparer deux rangées de maisons en vis-à-vis. Un fin mortiermortier de plâtreplâtre couvrait le sol de l'une de ces maisons ; tous les mursmurs, en brique crue, sont conservés sur une hauteur de 30-40 cm.

    Élément d’architecture copte (IX<sup>e</sup> siècle après J.-C.). © Photos Christian Décamps / Mission archéologique du Louvre à Saqqara

    Élément d’architecture copte (IXe siècle après J.-C.). © Photos Christian Décamps / Mission archéologique du Louvre à Saqqara

    Le secteur sud-est se présente comme des vestiges isolés. Cependant la hauteur conservée des murs sur près de 80 cm, la qualité de l'enduit recouvrant les murs et les vestiges architecturaux nous ont incités à conserver ce secteur pour présenter sur le site un témoin de cette époque.

    Papyrus arabe (IX<sup>e</sup> siècle après J.C.). © Photos Christian Décamps / Mission archéologique du Louvre à Saqqara

    Papyrus arabe (IXe siècle après J.C.). © Photos Christian Décamps / Mission archéologique du Louvre à Saqqara

    Toute la zone a livré de très importants documents : des éléments d'architecture de pierre inscrits en copte, dont un linteaulinteau portant le nom des abbés Jérémie, Enoch et Amoun ; d'émouvants témoignages de la vie quotidienne (poteries, tissages, objets de boisbois et vanneries, restes d'aliments et ustensiles de cuisines...) ainsi que de nombreux papyrus écrits en copte et en arabe qui sont en cours d'étude ; beaucoup sont des documents comptablescomptables. Le plus important papyrus livre des informations capitales sur la date des bâtiments et la cohabitation entre chrétiens et musulmans au milieu du VIIIe siècle après J.-C., au moment où l'Égypte est sous la domination abbasside. Il s'agit d'un sauf-conduit rédigé en arabe au profit d'un copte nommé David, habitant du monastère de Saint-Jérémie. Il est très précisément daté du « premier jour de la Lune de Ragab, l'année 133 (de l'Hégire) » c'est à dire 750-751 de l'ère chrétienne.

    L'étude des constructionsconstructions coptes a permis de les rattacher au monastère de Saint-Jérémie, situé à une centaine de mètres immédiatement au Sud. On peut distinguer deux phases majeures d'occupation. La première est datée du VIIe siècle et correspond à l'apogée du monastère, un des plus fameux d'Égypte. La deuxième phase peut être datée du IXe siècle. L'abandon du site par la communauté copte correspond à celui du monastère de Saint-Jérémie et au déclin général du christianisme dans tout le pays.

    Ces vestiges présentent un double intérêt : d'une part, ils nous fournissent d'inestimables renseignements sur l'occupation du site de Saqqara aux époques tardives ; d'autre part leur présence même sur notre secteur indique que les niveaux plus anciens qu'ils recouvrent sont intacts.