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Passons à table maintenant ! Des vaisselles variées et colorées qui, tout en respectant les pratiques traditionnelles, offrent des innovations remarquables, contribuent désormais amplement au service et à la consommation des repas.
C'est vraiment à partir du XVIIIe siècle que s'impose l'assiette individuelle, comme on l'utilise de nos jours. Elle occupe désormais une place de choix, mais les petites écuelles ou bols munis de petites oreilles si présents sur les tables des siècles précédents sont encore largement utilisés.
À l'heure des repas
Ces récipients traduisent clairement l'impact des apports de nouvelles techniques de fabrication, apparues avec force un siècle plus tôt, que sont l'émailémail (les faïencesfaïences) et l'engobe (les terres vernissées) sur les vaisselles de table tant d'un point de vue formel que décoratif. Les ateliers producteurs de vaisselles de Larnage (ou services jaunes), que l'on a vu souvent en cuisine, fournissent également de grands plats et des assiettes. Ils ont été sans doute choisis par leurs utilisateurs en raison de leur texturetexture apte à résister aux chocs thermiques lorsqu'on les dispose près ou à même le feu pour réchauffer leur contenu.
Mais ce sont deux produits qui occupent presque tout le marché de la vaisselle de table ou de consommation des aliments en cette fin de XVIIIe siècle : les faïences et les céramiquescéramiques engobées, que l'on appelle aussi les terres vernissées. Les faïences ont une place de choix, mais pas forcément par la qualité des produits rencontrés. À Saint-Georges, une part très minime finalement présente des décors, et l'essentiel est constitué de simples assiettes plates, blanches ou parfois ornées d'un simple cordon bleu ou brun.
Céramiques de Delft, de Moustiers, de Lyon... des pièces de prestige décorées
Quelques pièces plus prestigieuses contribuent au décor, comme ces assiettes originaires de Delft, de Moustiers, de Nevers, de Rouen et surtout de Lyon, comme ce grand plat au décor « Bérain » caractéristique de la première moitié du XVIIIe siècle, peut-être acheté dans la manufacture Joseph CombeCombe qui produisait des faïences dans ce stylestyle.
Témoignant du succès des boissons chaudes exotiquesexotiques même auprès des classes les moins aisées, les chocolatières et cafetières aux décors variés sont utilisées pour leur service.
Les autres boissons, l'eau, le vin ou la bière, sont consommées à l'aide de nombreux pichets et cruches, avec parfois de belles pièces décoratives. Une belle série de taste-vin aux devises « à boire Grégoire », « à boire ma mie boy » ou « à boire » constitue autant de clichés évocateurs aux formules consacrées !
Les céramiques décorées aux engobes ou terres vernissées constituent un groupe également très apprécié sur la table, caractérisé par une variété de procédés décoratifs qui attestent d'un art maîtrisé par les potiers régionaux. On trouve ainsi comme couleurs dominantes du vert, du jaune, du rouge, des décors rouges sur fond blanc, des décors jaunes sur fond rouge, des taches brunes de manganèse, des motifs jaspés ou d'engobes mêlés...
De nombreuses assiettes, écuelles, tasses, plats de service, cruches, semblent vouloir concurrencer les faïences avec lesquelles elles peuvent rivaliser par la finesse et l'originalité de leurs styles décoratifs : décors de fleurs ou d'oiseaux, décors de taches brunes sur fond rouge, décor d'incisons ou sgraffito dans le goût d'Italie...
Enfin, quelques rares porcelaines, bols, coupes et assiettes arrivent de Chine par le biais de la Compagnie des Indes ou du Japon, attestent d'un goût désormais prononcé pour l'exotisme et fournissent une petite part de luxe.