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La masse documentaire acquise lors de la fouille de Saint-Georges permet aujourd'hui de caractériser plus encore les objets du quotidien où la cuisine et la table sont bien sûr les deux lieux de vie les plus documentés.
L'étude qui a été réalisée récemment et qui est en cours de publication permet de dresser un catalogue de toutes les formes utilisées à Saint-Georges. La batterie de cuisine nous éclaire sur une gamme bien diversifiée de pots et de récipients utilisés pour l'élaboration des repas, et donc de l'ordinaire. Si on ne peut assurer toujours la présence certaine de cuisines dans les appartements modestes de ces maisons populaires en bord de Saône, les vaisselles découvertes dans les dépotoirs témoignent néanmoins de pratiques culinaires bien présentes !
L'étude des céramiquescéramiques de Saint-Georges livre alors un bel instantané de vie quotidienne. Les différentes catégories d'usage trouvent dans cet ensemble une illustration brillante.
Des récipients destinés au stockage, à la préparation de mets et à la cuisson
Les ingrédients nécessaires à l'élaboration des repas sont stockés au cellier ou dans la cuisine dans des pots à conserve qui sont parfois très décorés ou dans des cruches de stockage en pâte claire à la glaçure noire. C'est à cette période que l'on voit apparaître surtout les grandes cruches à anseanse globulaireglobulaire et anse de panier pour le transport, le stockage et l'usage de l'eau, qu'on attribue aujourd'hui volontiers au Val de Saône. Elles sont couvertes du bord au fond de motifs floraux ou géométriques très élaborés, et le succès qu'elles rencontrent se confirmera jusqu'à la période contemporaine.
Avant la cuisson, on prépare les mets, les légumes, on pétrit les pâtes dans de grands plats ou des jattes qui peuvent être sobres ou richement décorés. Plusieurs mortiers sont également utilisés pour broyer le sel ou les épices. La fabrication de fromages se fait à l'aide de moules ou faisselles réalisés dans une terre vernissée fine. Enfin, des bassines en pâte grise ou en terre vernissée servent à laver les légumes.
Au cours de la période moderne, les vases à cuire s'adaptent désormais aux nouveaux mobiliers de cuisine que sont les potagers, ancêtres des fourneaux et des cuisinières. On y utilise poêlons, poêles, plats à cuire, casseroles qui attestent de préparations culinaires variées. Dans la cheminéecheminée, on peut imaginer que sont toujours disposées les marmites, coquemars, daubières, terrines et les lèchefrites qui recueillent le jus des viandes rôties. La variété est également traduite par les tailles et la contenance des récipients qui sont sans doute adaptés au type de cuisson et de recette que l'on y prépare.
Un des produits emblématiques du XVIIIe siècle à Lyon est la céramique de Larnage, ou service jaune, en pâte blanche fine recouverte d'un revêtement de couleur jaune paille à base de plomb. Ces céramiques remontent la vallée du Rhône depuis Larnage dans la Drôme. Le catalogue proposé alors à la vente par ces potiers drômois présente divers pots à cuire tripodes de tailles variées, des lèchefrites et des poêles auxquels on peut également joindre de grands plats ou jattes parfois également utilisés sur le feu.
Ces produits partagent l'espace culinaire avec d'autres originaires d'Étrepigney, dans le Jura. Il s'agit de grands plats à cuire, terrines ou poêlons au décor caractéristique de taches brunes sur glaçure jaune, ou simplement recouverts de glaçure jaune ou verte. À ces derniers arrivages, il faut ajouter toute une gamme de vaisselles culinaires dont l'origine est encore à ce jour non identifiée, une mine de travail pour les céramologues.