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    Au début des années 1960, Marshall McLuhan ne semble guère sensible à un quelconque sentiment d'enfermement ou d'emprisonnement ; il préfère se faire l'apôtre du village mondial, du village planétaire. En 1962, il écrit : « De toutes parts nous parvient l'information à vitesse accélérée, à vitesse électronique. On dirait que nous faisons partie d'un petit village mondial. »

    Le village planètaire. © Tpsdave, CCO

    Le village planètaire. © Tpsdave, CCO

    Cinquante ans plus tard, force est de constater que le phénomène décrit par McLuhan n'a fait que s'accélérer et s'accroître, au point que nous souffririons plutôt d'un excès d'informations, voire d'une saturation de nos capacités à prêter attention.

    La circulation aérienne en temps quasi-réel au-dessus de la région des Grands Lacs, disponible sur le site fbo. © Google

    La circulation aérienne en temps quasi-réel au-dessus de la région des Grands Lacs, disponible sur le site fbo. © Google

    Le phénomène de la mondialisation

    La mondialisation, puisque tel est son nom, n'est pas un phénomène nouveau : ses fondements que sont la soif de découvrir et d'accumuler des richesses, le désir de dominer, mais aussi la fascination pour le risque et l'esprit d'aventure sont intimement liés à l'histoire, voire à la nature de l'espèceespèce humaine, toujours à la recherche de ce qu'elle appelle la fortune, la bonne fortune.

    Porté par le progrès des techniques et des sciences, ce processus est toutefois marqué, en particulier entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, par une franche intensification des échanges et une vraie internationalisation de l'économie.

    Avec la seconde guerre mondiale, ce phénomène prend une tournure nouvelle : sans renier les ressorts de la mondialisation et appuyé sur une intensification des sphères, des réseaux déjà existants, il profite de l'émergenceémergence de gigantesques groupes industriels et la constitution d'un marché des capitaux puissant et intégré. Intégré : c'est là sans doute le maître-mot de cette nouvelle forme de mondialisation qui invite à recourir à un nom différent, celui de globalisation.