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Période marquant la seconde partie de la Protohistoire, à la suite de l'âge du bronze, l'âge du fer marque la fin de l’âge des métaux. Comme pour les périodes précédentes, l'âge du fer ne possède pas de dates de début et de fin bien définies. Sa datation est en effet variable en fonction des régions du monde et dépend du moment où la métallurgie du fer a fait son apparition au sein des différentes sociétés.
La technique de fusion et de travail du fer apparait ainsi en premier lieu en Anatolie, dans le Caucase, et dans le sud-est de l'Europe, vers -1 300. Cette nouvelle technologie se répand ensuite progressivement dans tout le bassin méditerranéen ainsi qu'en Asie du Sud, puis en Asie centrale et dans le reste de l'Europe. Les populations du nord de l'Europe n'entreront ainsi dans l'âge de fer que vers le Ve siècle avant notre ère.
La fin de l’âge de fer coïncide avec le développement de l’écriture, en Europe tout du moins
Il est souvent proposé que l'âge du fer se soit terminé avec le développement de l'écriture, mais ce concept n'est pas généralisable. En effet, l'écriture est apparue de façon non uniforme à travers le monde. En Chine, elle a même devancé la métallurgie du fer. Le concept de l'âge de fer et sa transition avec la période historique, marquée par l'apparition des premiers récits écrits, est plus adapté à l'histoire européenne. Les peuples locaux comme les Celtes, les Gaulois, les Ligures, etc. n'ont encore qu'une tradition de transmission orale lorsque les Romains envahissent le territoire. Ces derniers apportent avec eux l'écriture, mettant ainsi fin à l'âge de fer dans cette région.
Métallurgie du fer : une véritable avancée technique
Si des artefacts archéologiques nous révèlent que les peuples de la préhistoire ont très tôt façonné le fer issu des météorites (exemples de perles retrouvées en Égypte datant de -3 200), le travail métallurgique de ce métal et de ses alliages n'apparaît que bien plus tard. Et pour cause : bien que le fer soit abondant dans la nature, sa fusion nécessite de produire de hautes températures, au-dessus de 1 250 °C. La conception de fours sophistiqués permettant une forte montée en température a donc été un préalable technique qui n'est pas apparu avant la fin du IIe millénaire avant notre ère. De plus, le travail du fer nécessite la mise en place d'un procédé complexe permettant la suppression des impuretés et le dosagedosage de l'ajout de carbonecarbone lors de la fusion, notamment pour obtenir de l'acieracier.
Une évolution des outils et des armes qui va révolutionner les sociétés
L'acier est en effet un alliage constitué principalement de fer, avec adjonction de carbone, un mélange qui lui procure de très intéressantes propriétés en termes de résistancerésistance et de duretédureté. Peu à peu, les outils en fer et en acier, notamment les armes, vont donc remplacer ceux en bronze.
Cette évolution des armes, et donc des techniques de guerre, va entraîner un renforcement des chefs militaires au sein des sociétés. Au niveau agricole, le développement de la métallurgie du fer va également produire d'importants changements, avec l'apparition de nouveaux outils plus résistants, comme l'araire munie d'un socsoc en fer, de faux et de haches permettant un meilleur rendement du travail agricole et le défrichement plus rapide de grandes surfaces.
L'augmentation des rendements agricoles entraîne alors un essor démographique. Le partage des tâches et la hiérarchisation à l'intérieur des communautés déjà instaurée avec l'avènement de l'âge du bronze, se renforcent : d'un côté, les travailleurs agricoles, de l'autre, les artisans de plus en plus spécialisés, l'ensemble de cette force de travail générant des richesses qu'il faut protéger par des soldats. Les villes prennent leur essor, le commerce inter-cités se renforce. La création de richesses attise les convoitises, l'expansion coloniale et les conquêtes de territoires.
Les fondements de l’État apparaissent durant l’âge de fer
L'archéologie montre que sur le territoire actuel de la France, les tribus gauloises, regroupées en villages étendus, sont régies par une puissante castecaste de « princes » qui concentre les richesses. Les échanges avec les populations méditerranéennes sont intenses et nombreux, facilités par l'apparition de la monnaie, introduite par les Romains et les Grecs. Si les Gaulois exportent principalement des denrées agricoles, ils importent massivement du vin d'Italie ainsi que des objets de luxe comme des bijoux ou de la céramiquecéramique. Le IIe siècle avant notre ère est ainsi marqué par le développement de cités fortifiées de plus en plus vastes et peuplées que l'on appelle les oppida.
Au sein de ces agglomérations, qui s'apparentent à des capitales, se développent des pouvoirs politique, économique et religieux forts, prémices au concept d'État. Les conquêtes romaines viendront bouleverser ce schéma sociétal qui renaîtra cependant au sein des nouvelles cités gallo-romaines.