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    PulsarsPulsars, trisomie 21, ou encore transfert horizontal de gènesgènes. Mais quel est donc le point commun entre ces découvertes scientifiques ? Elles sont toutes la manifestation d'un étrange phénomène qui rend les femmes de science... invisibles !

    Celui-ci est défini en 1993 par l'historienne des sciences Margaret W. Rossiter comme un biais systématique d'effacement de la contribution des femmes aux travaux scientifiques, qui se manifeste par des minimisations de leur implication, et peut aller jusqu'à la totale attribution de ces travaux à des homologues masculins. Ce biais récurrent est nommé « effet Matilda », d'après la militante féministe Matilda Joslyn Gage qui avait formulé la première le principe selon lequel les hommes s'attribuaient régulièrement les inventions de femmes, au XIXe siècle. Il a été adapté du concept « d'effet Matthew » du sociologue Robert King Merton, selon lequel les chercheurs et institutions avec la meilleure renommée récoltent également le plus de reconnaissance académique.

    La physicochimiste à présent célèbre Rosalind Franklin, dont les travaux et ceux de son élève Raymond Gosling ont largement contribué à la découverte de la structure à double hélice de l'ADN. Elle est ici photographiée utilisant un microscope en 1955. © <em>MRC Laboratory of Molecular Biology</em>, Wikimedia Commons 
    La physicochimiste à présent célèbre Rosalind Franklin, dont les travaux et ceux de son élève Raymond Gosling ont largement contribué à la découverte de la structure à double hélice de l'ADN. Elle est ici photographiée utilisant un microscope en 1955. © MRC Laboratory of Molecular Biology, Wikimedia Commons 

    Certains exemples très connus illustrent cet effet, comme Rosalind Franklin et la découverte de la structure en double hélice de l'ADNADN, ou Marie Tharp, qui découvrit la première les riftsrifts marins dans l'océan Atlantique et dont les travaux contribuèrent à l'acceptation de la théorie de la dérive des continents dans les années 1960. D'autres nombreux exemples peuplent les siècles, comme la « médecienne » médiévale Trotula de Salerne, identifiée par Margaret W. Rossiter elle-même. Cette figure à l'existence discutée aurait été une femme médecin et chirurgienne italienne, dont les travaux ont été attribués à divers hommes comme son mari ou son fils. Plus récemment, Marian Diamond a failli faire les frais de ce phénomène en 1964 lorsque sont publiés les premiers travaux sur la neuroplasticiténeuroplasticité cérébrale, auxquels elle a amplement contribué.

    Espérons que ces pratiques soient aujourd'hui bien moins présentes, et que les femmes et filles reçoivent bientôt autant de chances de réussir et de reconnaissance que leurs homologues masculins. Nous devrions aussi nous rappeler que la science n'est pas faite que de découvertes retentissantes, et que celles-ci sont la plupart du temps l'œuvre de plusieurs personnes, voire plusieurs équipes.

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